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Suspension de l’exportation du bois au Bénin : Les acteurs exposés à la ruine
Publié le lundi 6 juin 2016  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Le gouvernement Talon autorise la commercialisation locale du bois




A l’occasion du lancement de la campagne de reboisement qu’il a organisée au lycée agricole « Bernadette Sohoudji Agbossou d’Adjahonmé », l’opérateur économique du secteur forestier Dieudonné Gbèdjèkan s’est confié. Après avoir fait une lumière sur les graves conséquences engendrées par la suspension de l’exportation des produits forestiers d’origine du Bénin, il fustige l’attitude du gouvernement et propose des pistes pour la résolution éternelle de la crise.

Le régime de la Rupture a-t-il décidément choisi de finir avec les exportateurs des produits forestiers béninois ? C’est l’interrogation qui taraude l’esprit lorsqu’on observe le désastre dans lequel végètent les activités de ces derniers. En effet, au regard de la mauvaise gestion qui a régné au sein de l'Office national du bois du Bénin (Onab), le gouvernement de Patrice Talon a pris une décision en Conseil des Ministres, le 13 avril 2016, pour suspendre l'exportation et l'exploitation de tous les produits forestiers en République du Bénin. Plus qu’un coup de tonnerre, l’information a suscité un tollé dans le rang des exportateurs qui ont crié leur ras-le-bol, dénonçant le caractère trop brutal de cette fâcheuse décision. Au regard des cris de détresse des populations à travers toutes les régions du Bénin, le gouvernement a levé la mesure de suspension de l’exploitation forestière, mais reste campé sur sa position par rapport à l’exportation des produits forestiers. Déjà deux (02) mois environ après la décision, la situation que vivent les acteurs de l’exportation est catastrophique.

Catastrophe…

Entre autres, le stationnement des camions chargés de conteneurs de « bois transformés » n'ayant pas pu avoir l’accès dans le port de Cotonou, avant la prise de la mesure de suspension ; des menaces de payement d’indemnités aux propriétaires de véhicules gros porteurs à hauteur de 40.000 F Cfa par jour ; menace de rejet des bois transformés il y a quelques mois, par les partenaires, à cause de la dégradation de leur valeur car ils sont exposés aux intempéries ; la résiliation de tous les contrats avec les partenaires, ce qui provoquera à coup sûr le licenciement des ouvriers travaillant dans les usines. Soit environ près de 2.000 Béninois ; retard dans le respect des engagements vis-à-vis des institutions bancaires avec ses conséquences ; etc. La liste des dégâts est bien longue. Déjà à bout de souffle car exacerbé par ce calvaire à n’en point finir, l’opérateur économique Dieudonné Gbèdjèkan et ses pairs, tous membres de l’Association des prestataires de service export du Benin (Apse) ne savent plus à quel saint se vouer. Persécutés par le poids des lourdes conséquences engendrées par cette suspension et espérant la reprise prochaine de leurs activités, ils implorent la clémence du Président de la République Patrice Talon, pour sauver leur filière. « Depuis des semaines, nos ouvriers menacent de rentrer dans les rues de tous les quatre coins du pays, car la faim fait sa rage », a-t-il renchéri.

Coups de gueule…

Tout en fustigeant cette mesure qui relève d’une véritable injustice de la part du gouvernement de la rupture, l’opérateur économique Dieudonné Gbèdjèkan dénonce la faible implication du gouvernement, dans la politique de reboisement. Conséquence directe de la menace de la déforestation. « Les cotonculteurs détruisent encore mieux les forêts que les exportateurs de bois, mais cela n’a jamais été dénoncé ; alors qu’on cesse de nous traiter pour des criminels du bois », dénonce-t-il. Mieux, en leur sein, chaque usager agréé participe à hauteur de 250.000 F Cfa par an ; sans compter les taxes qui avoisinent plus de 50 millions F Cfa par semaine. « En conclusion qu'on nous laisse continuer notre activité, tout en cherchant d’autres mesures idoines afin de cesser de faire souffrir les Béninois que nous sommes », a-t-il revendiqué.

Loth HOUSSOU
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