Au Bénin, le secteur agricole occupe une grande partie de la population active. Selon les chiffres, le secteur primaire constitué essentiellement de l'agriculture contribue à plus de 37 % au Produit intérieur brut. Pourtant le secteur n'est pas particulièrement organisé. En dehors du coton, première culture d'exportation, les cultures comme le palmier à huile, l'ananas ou encore l'anacarde sont considérées comme des parents pauvres du secteur. Et pour cause, elles ne sont pas organisées en filière.
Selon le ministre de l'Agriculture, plusieurs raisons justifient ce fait. Pour Delphin Oloronto Kounzandé, ces cultures ne sont pas considérées comme des filières parce que leurs producteurs "n'ont pas encore pu maîtriser la commercialisation". En fait, l'organisation d'une culture en filière respecte bien des critères :
"Pour qu'une filière fonctionne, il faut que sur toute la chaîne, les gens maîtrisent la distribution des intrants, la production (...), et que la commercialisation soit maîtrisée. parce que c'est quand la commercialisation est maîtrisée qu'on récupère les fonds, on enlève tout ce qu'on a investi et le reste [est] donné aux producteurs (...). Tant qu'on ne va pas maîtriser le marché, on ne peut pas parler de filière".
Mais le gouvernement serait en train de prendre des dispositions pour le développement de certaines filières agricoles laissées pour compte aujourd'hui. Le ministre de l'Agriculture explique que la vision du président de la République en matière de développement agricole veut se baser sur les potentialités naturelles des régions du pays. "Toutes les régions ne sont pas propices à la production de toutes les spéculations", a-t-il fait observer.
Delphin Oloronto Kounzandé estime, par exemple, que la région partant de la zone côtière du Bénin jusqu'à la latitudede Djidja est propice à la culture du palmier à huile. "Si on fait une bonne planification de production en associant le soja, on va pouvoir cultiver régulièrement sur ces terres sans pour autant trop demander au sol", a-t-il expliqué.
Maurice Thantan