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Défi sécuritaire :Le "Nouveau départ" sur la sellette
Publié le vendredi 10 juin 2016  |  Actu Bénin




Au-delà des difficultés économiques héritées de l’ancien régime, le gouvernement doit faire face à d’autres défis, dont la sécurité des populations. La résurgence de la pègre est un test psychologique que les ministres de l’Intérieur et de la Défense doivent relever au plus tôt.


Une dette colossale, un délestage sauvage, des scandales financiers opaques (dont le Ppea 2), et des audits : le gouvernement Talon est sollicité sur plusieurs fronts. Chaque mercredi, le Conseil des ministres est attendu avec une certaine impatience, et ses résolutions scrutées avec minutie. Face à cette pression, beaucoup estiment qu’il y a un risque que le gouvernement se disperse, et s’embrouille dans ses priorités. Un risque d’autant plus élevé, que l’impatience des populations est assez énorme. Il fallait, répond-on du côté du gouvernement, prendre connaissance de l’Etat dans lequel s’est retrouvé le pays après la parenthèse Yayi. Le « terme » catastrophique » utilisé il y a quelques jours par un ministre du gouvernement pour caractériser l’héritage du régime passé, n’est qu’un euphémisme, la partie visible de l’iceberg. Mais, le plus réjouissant, c’est que l’abcès est finalement crevé. Tout le monde a découvert le pot aux roses. Pour autant, le défi le plus urgent aujourd’hui n’est peut-être pas d’ordre économique. Il est d’ordre sécuritaire. Car, la résurgence des braquages, défi majeur à relever par le Nouveau départ, est un syndrome inquiétant. C’est comme si ces apprentis-sorciers de braqueurs veulent tester ou mettre à l’épreuve la résistance psychologique du gouvernement. Il va falloir donc s’y coller. Et trouver au plus profond les ressources mentales pour leur damner le pion. On comprend dès lors pourquoi deux ministres du gouvernement sont sur la sellette depuis peu. La sécurité des grandes villes dont Cotonou, a été malmenée par ces malfrats en mal de reconnaissance. Avènement d’un nouveau régime oblige, la pègre tapie dans l’ombre, a voulu se rappeler au bon souvenir de ceux qui nous gouvernent. Cela n’a pas manqué de marcher. Ils font désormais la loi, et en imposent à la vue de tous. Sans coup férir. Au moins, cela a eu le mérite de réveiller les ministres concernés de leur torpeur et doute. Ils savent désormais qu’ils avancent en terrain miné, et sont attendus.

Contenir au plutôt la vermine

Pour l’instant, ce sont les bandits qui ont remporté l’aspect psychologique de cette bataille. Ils sont parvenus à incustrer la peur dans les cœurs. Les propriétaires de magasins et boutiques vivent désormais dans la psychose du prochain braquage. Certes, du côté étatique, la réaction a été souvent prompte, quoique timide. Elle demeure tout compte fait inefficace, face à des braqueurs organisés, ayant en plus une maîtrise du terrain. La bataille doit donc s’inscrire dans la durée. Il faut du renseignement, des moyens militaires et une nouvelle approche. Pour y arriver, la troupe doit être remise en confiance. Tout le monde sait que les histoires de galons et promotions fantaisistes sous l’ancien régime ont créé pas mal de dissensions dans les rangs. Les récriminations et frustrations ont, sans doute, fait beaucoup de dégâts. Autant dire que le nouveau patron de la Police a du pain sur la planche. Rien n’est plus précieux que la quiétude des populations. Cela n’a pas de prix. Il va falloir contenir au plus tôt cette vermine, afin de gagner le capital confiance nécessaire à la mise en route des réformes.

Wilfrid Noubadan
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