Les révélations de Laurent Mètognon, Secrétaire général de la Fésyntra-Finances font froid dans le dos. Avec ces révélations beaucoup de Béninois en savent désormais un peu plus sur les raisons qui ont amené M. Léandre Loko, Président de la Commission mise en place pour faire la lumière sur les concours frauduleux organisés en 2015 par le régime Yayi a donné sa démission. Le peu que l’on sait est que M. Loko a été publiquement, et devant ses pairs, récusé par le Secrétaire Général de la Fésyntra-Finances, Laurent Mètognon lors de son audition. La raison avancée par le syndicaliste est que l’enfant de M. Loko a été favorisé lors des concours incriminés. A en croire M. Mètognon, « l’enfant de M. Loko a été déclaré admis au concours frauduleux en qualité de préposé alors qu’il a composé en tant que contrôleur ». C’est face à ces révélations faites publiquement par le Syndicaliste que le Président de la Commission installée par le ministre Mathys Adidjathou a jeté le tablier. Cette situation appelle un certain nombre d’interrogations. C’est du moins ce que pense M. Michel Adjaka, Président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab). Ses interrogations valent d’ailleurs des inquiétudes. En attendant que l’on soit plus amplement édifié sur les raisons de ce départ inattendu de M. Loko à quelques jours de la fin des travaux de cette commission, M. Michel Adjaka s’interroge déjà sur comment a-t-on recruté les membres de cette commission très sensible? « Combien de Léandre Loko y a-t-il encore dans cette commission ou ailleurs ? » s’est aussi demandé le Magistrat qui voudrait aussi savoir pourquoi M. Loko a accepté cette lourde et historique responsabilité alors qu’il se savait récusable. En dehors de ces interrogations qui du reste sont légitimes, c’est le lieu de s’interroger aussi sur la crédibilité qu’on pourrait donner aux conclusions des travaux effectués par les membres de cette Commission. L’évidence est là. Il n’y a rien à tirer d’une Commission frauduleuse pour faire la lumière sur des concours jugés frauduleux. La preuve est que pendant tout le temps qu’ils ont passé ensemble, les membres de cette Commission ne sont pas parvenus à s’entendre sur l’essentiel, chacun d’entre eux ayant des intérêts qu’il veut préserver.
Affissou Anonrin