Le dossier PPEA II continue de faire des vagues. Et pour cause. Sous la pression des Pays-Bas, le Chef de l’Etat Patrice Talon tient à faire toute la lumière sur cette sulfureuse affaire de détournement de plus de 2,5 milliards de francs CFA des Pays-Bas, destinés à des projets d’accès à l’eau potable. C’est dans cette veine qu’on a assisté la semaine écoulée à l’interpellation de gens dont les noms sont cités dans cette affaire. Mais ceci ne serait pas du goût de l’ancien président Boni Yayi qui ferait feu de tout bois pour que son successeur classe ce dossier une fois pour toute. La raison est, qu’outre l’implication de son ancien ministre de l’Energie et des mines et homme de main, Barthélémy Kassa, son propre fils Chabi Yayi serait aussi impliqué dans ce dossier et dans bien d’autres scandales encore. D’ailleurs, certains des complices de Chabi Yayi auraient déjà été interpellés par la Brigade économique et financière (Bef). L’ancien Président aurait-t-il donc peur que l’affaire PPEA II ne révèle d’autres faces cachées de sa gouvernance? Toujours-est-il que, de sources proches, il se serait rendu avec Barthélémy Kassa à Dakar, lors du sommet de la Cedeao, afin de solliciter la médiation des Chefs d’Etat de la sous-région pour qu’ils dissuadent Patrice Talon de renoncer à ce dossier. Nos sources confirment que, malheureusement pour lui, tous ses efforts pour rencontrer ses anciens homologues ont été vains.Il aurait, en dernier ressort, démarché Marcel de Souza pour rencontrer Patrice Talon.
Aussi bien pour Chabi Yayi que pour Barthélémy Kassa, le dossier PPEA II peut révéler d’autres scandales de la gouvernance Yayi comme par exemple cette affaire d’exploitation d’un même bloc de Pétrole en mer que Barthélémy Kassa aurait concédé à deux différentes entreprises.Il en est de même du flou entretenu par ce dernier autour des contrats de concession minière. Si tout cela venait à être vérifié, les jours prochains risquent d’être assez longs pour Chabi Yayi et Barthélémy Kassa. Aux dernières nouvelles, nos sources renseignement que pour éviter que toutes ces affaires n’éclatent au grand jour, Barthélémy Kassa serait disposé à payer les 2,5 milliards de l’affaire PPEA II. Est-ce donc pour faire cette proposition à l’actuel Chef d’Etat que Boni Yayi sollicite l’intervention de ses pairs ?
De toute évidence Patrice Talon sait certainement que son prédécesseur cherche à le rencontrer et pourquoi. Et si depuis il n’a pas jugé opportun de le rencontrer,c’est qu’il n’est pas disposéà jeter aux orties le dossier PPEA II. Le premier acte que le gouvernement Talon poserait à ce sujet est la demande de la levée de l’immunité de Barthélémy Kassa. Si sous Yayi, cette entreprise, que d’aucuns avaient qualifié de folklore a échoué, rien ne prouve que sera encore le cas cette fois-ci même si la majorité parlementaire est encore instable et variable selon les circonstances. A la rencontre d’Abidjan, Patrice Talon avait déclaré qu’il n’avait fait aucune compromission. C’est le moment pour lui de le prouver en allant jusqu’au bout de cette affaire PPEA II.
M.M.