Lors de sa tournée dans le septentrion, notamment à Parakou, le Ministre d’Etat Abdoulaye BIO TCHANE, a tenu, avec le Conseil municipal de cette ville, une séance de travail, comme il l’a fait à Djougou et à Natitingou, pour échanger avec les conseillers au tour des problèmes de la ville. A cette occasion, le Premier Adjoint au Maire a exposé plusieurs doléances à l’endroit du gouvernement de la rupture. Parmi ceux-ci, il y a l’arrêt de travaux d’aménagement du contournement de #Parakou. Sur ce point, le Ministre d’Etat Abdoulaye BIO TCHANE a dit que bien que théoriquement les deux projets soient financés, les difficultés de trésorerie de l’Etat ont retardé l’exécution du projet. Et il a ajouté que le gouvernement s’engager à exécuter ces projets ainsi que d’autres requêtes que le Premier Adjoint au Maire de Parakou avait évoquées.
Après cette sortie, plusieurs voix se sont élevées dans Parakou pour dire que le Ministre d’Etat a menti, car ils auraient des preuves que les fonds sont disponibles. Je mettais jusqu’ici, cette réaction sur le compte de l’indignation de gens qui découvrent que ce qui leur était abondamment servi n’était pas la stricte vérité et qu’ils n’osaient pas croire que le régime précédent puisse faire économie de vérité. J’avais même compris que c’était une belle tactique, comme sait le faire #GBADAMASSI, pour polariser l’attention du gouvernement sur ce projet dont les populations ne sauraient souffrir longtemps de l’arrêt, afin qu’il mette les bouchées doubles pour lever toute difficulté qui l’entrave.
Mais la réaction de certains Députés qui essayent de faire tâche d’huile de la situation, en essayant de jeter du discrédit sur la personne même du Ministre d’Etat Abdoulaye BIO TCHANE, à travers de propos méprisants tendant à mettre en exergue une certaine carence dans la connaissance des dossiers, m’a amené à réagir, car j’étais présent à ses côtés, à la séance. Je me suis senti interpelé moralement face à l’écart manifeste entre le sens des propos et intentions du Ministre d’Etat et l’allure dramatique sciemment imprimée par les Députés #BAKO et GBADAMASSI ainsi que d’autres personnes, à ce dossier. Comment pourrais-je rester silencieux et impassible dans ces conditions, lorsque j’entends les Députés marteler que pour avoir répondu ainsi, le Ministre d’Etat donne «la preuve qu’il ne maîtrise aucun dossier » et « qu’il ne connait pas les problèmes de Parakou » ou qu’ils « appellent les populations de Parakou au calme » parce que ABT les aura ainsi énervées ; et d’autres énormités méprisantes encore.
Je suis d’abord surpris quand je sais de qui les honorables députés parlent. Ils indexent dans son domaine, quelqu’un qui a passé sa vie professionnelle dans ce secteur, qui a financé des dizaines de projets, et qui a fait financer dans ce pays, de multitudes de projets similaires.
J’aurais applaudi leurs réactions si elles étaient faites de vérités sincères qui interpellent simplement le gouvernement afin qu’il accélère ce projet par tous les moyens ; car nous sommes tous attachés à ce projet qui fait un grand bien pour la population de Parakou, pour la beauté de la capitale du Nord et surtout pour la circulation interne dans cette ville.
Pour ce qui est de la sincérité des propos du Ministre et l’acharnement sur sa personne, je voudrais affirmer mon étonnement et mon indignation du fait que de telles réactions viennent de Députés qui s’exprimaient justement à l’occasion de la ratification d’un accord de prêt sur un financement complémentaire à ce projet dont l’étude en plénière intervenait près d’un mois après la tournée du Ministre. La simple question à se poser pour me comprendre est : si les fonds étaient totalement disponibles et si donc le financement était bouclé, pourquoi étudie-ton la ratification par l’Assemblée Nationale, de l’accord de prêt complémentaire maintenant ?
A moins de méconnaître les procédures dans les prêts de financement des travaux publics, notamment la construction des routes, on ne saurait affirmer que tout était bouclé depuis longtemps. En effet, les Députés sont le mieux placés pour savoir qu’entre la promesse de financement et même de la signature d’un accord qui constate l’engagement des parties, et la mise à disposition des fonds, il y a un chemin à parcourir qui passe par la ratification. La ratification elle-même n’est faite que lorsque l’instrument de ratification voté par l’Assemblée est notifié au bailleur. Ce n’est qu’à partir de ce moment que le bailleur met en branle son mécanisme interne de déblocage du financement. L’application des procédures des mises à disposition des fonds n’intervient qu’après ce parcours. Tout cela est connu de tous ou du moins est censé être connu.
A propos, s’il subsistait un doute sur la disponibilité de la totalité des fonds (en caisse tel que servi aux populations) pour ce projet, le fait que les Députés eux-mêmes soient conviés à l’adoption d’un accord de ratification d’un prêt complémentaire pour le projet, confirme bien le fait qu’il en manquait. Et cela devait les retenir dans leur propos. Et la réaction raisonnable dès lors, serait de s’appuyer sur les propos du Ministre pour solliciter l’accélération des procédures.
En vérité, ce qui gêne ici, c’est qu’il a été servi aux populations par le Président YAYI et ses amis en campagne dans un passé récent (et cela est muré dans leur opinion), que l’argent était là et non une partie. Ainsi, toute observation ou déclaration tendant à dire que ce n’était qu’une partie des fonds nécessaires qui étaient disponibles, est un démenti à leur mensonge. Et même l’évocation d’une réalité de trésorerie telle que voilées par le ministre d’Etat ne suffirait pas à couvrir la forfaiture. Cela devait plutôt suffire à déclencher leur ruée dans les brancards pour sauver la face.
Pour le reste, la colère des populations évoquée, n’est et ne saurait être dirigée contre BIO TCHANE pour ses propos, mais plutôt contre un mensonge qu’elles ne sauraient tolérer du fait qu’elles aient loyalement accordé leur suffrage pour cela.
Mais nous le savons tous, chacun dans sa région, que ce mensonge-ci est peu devant la réalité, car des multitudes des projets et de travaux sont entourés de pures mensonges parfois odieux. Rien de surprenant alors dans la situation actuelle ; car la vérité est la plus grande victime de l’ère du Président YAYI Boni.
Ma conviction est que l’instinct commun que nous partageons avec les animaux qui est qu’ils n’attaquent pas (autre que leur proie) par courage mais par peur, a dominé nos amis. BIO TCHANE Abdoulaye et son Alliance ont commis le péché de percer électoralement à Parakou et dans le reste du Borgou. Rien ne doit donc être épargné pour les abattre ; même un bonjour qu’ils auront dit. C’est seulement ainsi qu’on peut comprendre un tel acharnement en meute. Mais tout animal n’est pas une proie à la portée d’une meute.
Je suis partisan de ceux qui pensent qu’il faut vite parer aux dérapages et se concentrer sur la satisfaction des attentes des populations et non se focaliser sur les responsabilités. Toutefois, pour le devoir de mémoire, il faut dire en toute vérité, ce qui est, ou ce qu’il faut ne plus répéter…à jamais !
Dire la vérité est l’acte qui doit marquer la rupture réelle avec l’ère de du mensonge allègre de YAYI Boni. Si la vérité devait craindre le mensonge, nous devrions arrêter d’aller à nos cultes.
En tout cas, cette sortie des Députés, interpelle et indique clairement la nécessité de lever les équivoques en faisant l’état des lieux par des audits, de façon continue pour éviter que le long de la route du nouveau départ, un « vaut rien » vous traite, sans honte de « vaut rien ».
C’est pour ces raisons que nous nous donnerons la peine de répondre parfois à certains lieutenants du régime défunt, lorsqu’ils déchirent la couverture de la honte et voudraient s’essayer à prolonger notre humiliation en voulant nous faire assister à nouveau, à des spectacles et envolées de triste mémoire.
Que le Ministre d’Etat Abdoulaye BIO TCHANE, le Président Patrice TALON, et tous mes amis qui pourraient souhaiter le silence face à ces gesticulations de gens qui ont peur de quelque chose que nous savons, m’excusent. Si vous restez silencieux sous l’arbre, l’oiseau perché haut sur la branche finit par déféquer sur votre tête. C’est le cas ici, et le témoin que je suis a parlé.
Eh ! Il faut que les sorciers se terrent dans les bois et qu’ils ne nous défient pas. N’est-ce pas ?
Honorable Assan SEIBOU