Conflit avec le Sénégal, cinquième mandat, répression des opposants, pauvreté… Sur tous les sujets, le président s'exprime sans complexes et balaie les critiques d'un revers de la main.
Trois heures du matin à Farafenni, une petite ville située à trois heures de route de Banjul. Yahya Jammeh termine un Conseil des ministres convoqué quelques heures plus tôt – à minuit – pour faire le point sur les négociations en cours avec le Sénégal. Les ministres réveillent leurs chauffeurs, s’engouffrent dans des 4×4 noirs rutilants et disparaissent dans la nuit.
Dans la cour, des militaires se sont assoupis sur des matelas posés à même le sol. Vêtu de son éternel boubou blanc, Jammeh regarde les informations sur Al-Jazira. L’heure tardive ne le dérange pas. Il dit ne pas avoir besoin de dormir plus d’une heure par nuit – une habitude héritée de ses années dans l’armée. Il est donc prêt pour l’interview.
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