Le Chef de l’Etat Patrice Talon a pris le pouvoir sans le soutien des autorités municipales des trois villes à statut particulier. Une situation bien dérangeante pour les thuriféraires du régime en place et ils tiennent à corriger le tir. Voilà qui remet au goût du jour la question de la destitution des maires de Port-Novo, Parakou et Cotonou sur fond de règlement de compte politique.
La Rupture tient à avoir le contrôle des villes à statut particulier. Nos sources précisent que les discussions dans ce sens sont évoluées mais l’entreprise est en butte à diverses fortunes selon qu’il s’agisse de Porto-Novo, Parakou ou Cotonou. Le cas de Porto-Novo constitue un os dans la gorge de la Rupture, étant donné que dans ce bastion du Prd, une destitution d’un maire Prd a très peu de chance de prospérer. A Parakou, les thuriféraires du régime n’ont pas encore trouvé l’élu idéal Fcbe capable de jouer le jeu, étant donné que la loi électorale stipule que tout maire doit provenir de la liste majoritaire. Cotonou semble alors être la ville où cette entreprise a beaucoup plus de chance d’aboutir, vu que Léhady Soglo a eu son fauteuil au prix d’une alliance contre nature avec les Fcbe au détriment de l’Un et du Prd. L’Un faisant désormais partie de la mouvance présidentielle, la Rupture fait de la destitution du maire de Cotonou, une question d’honneur. D’ici là, l’entreprise va entrer dans sa phase active et Léhady Soglo doit s’apprêter à avoir des sueurs froides.
Mais ce n’est pas qu’à Cotonou que la Rb a du souci à se faire. Même si Bohicon n’est pas une ville à statut particulier, c’est un carrefour stratégique dans le contrôle des communes du centre et le maire Luc Atropo a vu sa suprématie mise à rude épreuve pour avoir fait l’option Zinsou. Tout comme Léhady Soglo, les « Rupturiens » entendent le lui faire payer. Sa tête serait aussi mise à prix et si la machine mise en branle arrivait à aboutir, ce serait un coup dur pour la RB qui perdra son hégémonie dans le Littoral et dans le Zou, ses fiefs traditionnels Une occasion rêvée pour les rivaux politiques de la Renaissance du Bénin de prendre enfin leur revanche. Léhady Soglo devra alors payer un lourd tribut pour avoir soutenu le candidat de la Continuité.
La position de Nicéphore Soglo
La relation entre Nicéphore Soglo et son fils Léhady s’est dégradée lors de la présidentielle. La raison, ce n’est pas tant le soutien de Léhady Soglo à Lionel Zinsou contre l’avis de son géniteur. Nos sources renseignent que Nicéphore Soglo en veut à son fils pour l’avoir poussé vers la porte de sortie afin de lui arracher le fauteuil municipal. Le second péché qu’aurait commis Léhady Soglo, c’est de bouffer tout seul l’argent de Lionel Zinsou. Pour toutes ces raisons, l’octogénaire continue de garder une dent contre son fils. Il pourrait donc fermer les yeux sur cette initiative de destitution. Au cas où il choisirait de défendre, malgré tout son fils devant Patrice Talon, ce dernier pourrait également jouer le jeu et nier ni être à l’origine, ni informéde de cette entreprise. Dans tous les cas, les prochains jours, le fauteuil municipal risque de tanguer sous les fesses de Léhady Soglo et ce serait un miracle qu’il réussisse à se maintenir à la tête de la ville de Cotonou.
B.H