Pour commémorer la 26e édition de la Journée de l’enfant africain (Jea), les enfants réunis autour du ministre en charge des Affaires sociales Adidjatou Mathys et de la représentante résidente de l’Unicef au Bénin Dr Anne Vincent, ont marché, jeudi 16 juin à Cotonou pour dire ‘’Non’’ au mariage des filles et opter tous ensemble pour la campagne ‘’ Tolérance zéro’’.
Souvent victimes d’inégalités, d’injustices sociales et de violences, les enfants sont de plus en plus délaissés dans les sociétés africaines en général y compris au Bénin. Ainsi, en cette 26e édition de la Journée de l’enfant africain, c’est avec des banderoles, des pancartes et des affiches qu’ils sont montés au créneau pour dénoncer les abus faits à leur endroit et revendiquer leur droit à l’éducation.
Selon la représentante résidente de l’Unicef au Bénin Dr Anne Vincent, l’Union Africaine a déjà pris depuis 2014 le sujet à bras le corps avec le premier sommet africain de la fille en 2015 qui était dédié à la lutte contre le mariage des enfants. Pour l’organisation de cette marche, ce sont les jeunes et adolescents qui se sont mobilisés pour une cause qui, dit-elle, les affecte directement. Ils veulent qu’on les laisse vivre leur adolescence et éducation afin qu’ils deviennent des adultes épanouis.
Pour Anne Vincent, le Bénin n’est pas grand mais évolue dans le bon sens en matière de droit de l’enfant. Aux tous les leaders religieux, traditionnels, politiques ; la Société civile, les Organisations internationales, selon elle, s’engagent fermement sur le sujet du mariage des enfants et refusent de se cacher derrière la pauvreté et l’illettrisme. A son avis, il y a des moyens de faire changer les choses pour bannir ces phénomènes. L’Unicef est aux côtés des jeunes, les accompagne et les soutient pour faire prospérer le combat dans l’ensemble du pays.
Anne Vincent invite au respect du Code de l’enfant dont la non observation conduit à des sanctions notamment contre le mariage des enfants avant 18 ans, afin que cessent l’impunité, l’humiliation et le silence. Le mariage précoce peut détruire la vie d’un enfant, ainsi marquée à jamais.
Quant au ministre en charge des Affaires sociales Adidjatou Mathys, elle jeunes pour que d’ici quelques années l’on puisse parvenir à une "Tolérance zéro" afin que les filles aillent plus dans des salles de classe, des amphi-théâtres ou des centres d’apprentissage au lieu d’être mariées précocement.
«Pour nous il est important que les filles aillent à l’école, que les autorités locales, administratives, politiques, religieux et traditionnelles puissent se mobiliser et qu’ensemble on puisse rompre le silence à un moment donné. En tant qu’Organisation de la Société civile, nous nous mobilisons pour dire non à ce qui se passe», a déclaré Marielle Dégboué, présidente du Réseau ouest africain des jeunes leaders pour le compte du Bénin. .
Pour sa part, Eléonore Soglohoun, spécialiste en protection des enfants insiste sur le fait de réfléchir chaque année sur un thème de droit des enfants par rapport à leur situation. Aussi invite-t-elle les décideurs à prendre plus d’initiatives, à initier des actions dans la lutte contre le mariage des enfants afin de leur garantir une protection et une éducation ¦
Ronie Floride A GAMMA (Stagiaire)