Ce vendredi 17 juin 2016 sera le jour le plus long pour le régime dit du «nouveau départ» ou de la «rupture». L’Union Nationale des Magistrats du Bénin (Unamab) décidera du sort du Gouvernement et de tous les «complices» impliqués, de près ou de loin, dans la violation de la décision de justice relative à la suspension du congrès électif des membres du nouveau comité exécutif national de la Fédération Béninoise de Football (FBF). L’Unamab sera donc en Assemblée Générale Extraordinaire pour se pencher sur l’attitude du gouvernement dans la gestion de la crise à la FBF. Les magistrats sont très remontés contre l’exécutif qui, selon eux, a prêté main-forte à la violation d’une décision de justice plutôt que d’en garantir le strict respect. Ce qui a permis au Comité de normalisation d’organisation ledit congrès.
La constitution du 11 décembre 1990, en ses articles 59 et 127 a cru devoir faire du Président de la République le garant tant de l’exécution des décisions de justice que de l’indépendance du pouvoir judiciaire. C’est pourquoi l’Unamab est indignée quant à la conduite du gouvernement dans ce dossier. Car, la justice sans la force publique est un véritable colosse au pied d’argile. «Se faisant, par l’organe de ses ministres, le Chef de l’État a sacrifié le maillet de la justice sur l’autel du maillot de l’équipe nationale. Par ce geste inadmissible qui s’analyse comme une immolation de la justice sur la pelouse verte, le gouvernement et son Chef ont réussi à exporter la crise du football dans le prétoire et ce, au grand dam des justiciables. Par cet exploit tristement glorieux, le gouvernement a profané le pouvoir judiciaire. Ce sacrilège appelle une sanctification urgente pour que force reste à la loi», a fait observer Michel Adjaka, Président de l’Unamab.
L’assemblée générale extraordinaire de ce jour déterminera donc la conduite à tenir pour les magistrats. Sera-t-il question pour eux d’aller en grève d’avertissement, paralyser l’appareil judiciaire pour faire plier le gouvernement et l’équipe d’Anjorin, ou feront-ils simplement une déclaration de condamnation ferme ? Wait and see.
Etienne AVONON