Le nouveau découpage territorial proposé par le gouvernement de la Rupture n’est pas applaudi de tous. Et pour contre-attaquer ceux qui animent les poches de résistance, le Chef de l’Etat devrait justifier ses options demain en Conseil des ministres.
Sauf chamboulement, le projet de découpage territorial sera au cœur du Conseil des ministres de demain. Le gouvernement devrait débattrede ce dossier qui fait l’objet d’une polémique depuis plusieurs jours. La désignation des chefs-lieux des départements d’Alibori,de l’Atlantique,de la Donga, des Collines, du Couffo et du Plateau (Lire Matin Libre du lundi 20 juin 2016) devrait être entérinée. Le Conseil des ministres devrait également prendre en compte les protestations déplorées ce week-end. Savalou a été secouée par de vives contestations parce que Dassa-Zounmè est en passe de lui ravir la vedette dans les Collines. Certaines voix de la Commune de Savalou ont même été menaçantes. Pour elles, le Chef de l’Etat ne doit pas ignorer les inimitiés qu’entretiennent à la base les peuples des Collines dans la conduite de cette réforme. Il existe des inimitiés. Mais le président Talon ne doit nullement fléchir. Il doit réussir coûte que coûte. Demain mercredi, il devrait étaler ses réelles motivations. Les populations attendent impatiemment de connaître les raisons qui sous-tendent ces décisions. Etleurs attentes sont légitimes. Puisqu’il faut bien que le Conseil des ministres explique et défende ses options. Cet exercice est aujourd’hui déterminant car il est important de consolider les bases du développement local. Et les vrais débats qui méritent d’être menés restent ceux de la déconcentration de l’administration publique. Les acteurs politiques d’aujourd’hui doivent aborder la question tout en ayant à l’esprit l’aménagement du territoire. Ces deux leviers faciliteront la construction des prochains centres du développement économique. Ce sont des points qui doivent inévitablement influencer les décisions du mercredi du gouvernement de la Rupture. Autrement, le Bénin pourrait être condamné à tourner encore en rond.
A.S.