Les bénéficiaires du Programme d’appui à l’emploi salarié (Paes) au titre de l’année 2015 de l’Agence nationale pour l’emploi travaillent depuis plusieurs mois sans salaires. Sélectionnés suivant des critères bien définis, ces derniers, espérant cesser d’être des charges pour leurs géniteurs, vivent une situation de précarité en silence. Pendant près d’un an de stage, ces jeunes se déplacent à leurs propres frais sur les lieux de travail et doivent toujours attiser le feu à la cuisine pour maman afin de manger à leur faim. Difficile, depuis peu, aux jeunes stagiaires de subvenir à leurs besoins vitaux alors qu’ils n’ont jamais cessé de servir. Voilà le sort réservé par l’Anpe aux bénéficiaires du Paes dont l’objectif est pourtant de faciliter la pré-insertion et l’insertion des primo demandeurs d’emploi salarié dans l’administration publique et privée. Ce stage rémunéré de six (06) mois renouvelable une seule fois est donc loin de sortir la jeunesse de la précarité et du sous-emploi. Mécontents, ils n’ont trouvé d’autres canaux que les réseaux sociaux pour exprimer leur désarroi et appelé l’autorité ministérielle à repenser le programme. Ceci, en vue de l’impact espéré.
Repenser le programme et situer les responsabilités…
Conçu et piloté par l’Anpe, le Paes reste l’une des initiatives phares prises pour permettre à des milliers de jeunes diplômés sortis des Universités, des Ecoles et Etablissements de formation professionnelle formelle, âgés de 18 à 40 ans, de vivre leur première expérience professionnelle. Quand bien même généralement, ils ne sont pas recrutés en fin de stage, cela constitue un ouf de soulagement aux jeunes chômeurs. De ce fait, il urge que le programme soit repensé afin que les bénéficiaires en soient effectivement satisfaits. L’autre chose est qu’il importe de situer les responsabilités voire sanctionner s’il le faut, en faisant tomber des têtes. Outre les irrégularités constatées dans le processus de recrutement et de la crise financière sur fond de cessation de salaires, il faut déplorer la légèreté caractéristique de la gestion dudit programme. Comment comprendre que depuis le démarrage du Paes, il faut chaque fois que les jeunes stagiaires crient leur ras-le-bol avant de se voir payer ? Si l’Anpe étale ses lacunes, son incapacité à conduire le programme, il urge qu’elle en soit dessaisie. Le Conseil national de l’emploi pourrait toutefois faire le bonheur des bénéficiaires. Pour l’heure, il importe que le ministre des affaires sociales prenne ses responsabilités et des mesures subséquentes dans l’immédiat pour permettre aux stagiaires de rentrer en possession de leur rémunération.
Aziz BADAROU