L’un des défis que doit relever le gouvernement de la Rupture aujourd’hui est la construction d’infrastructures scolaires. Elles sont insuffisantes par endroits et inexistantes dans certaines régions du pays. Les quelques rares efforts fournis par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers sont sabotés par certains entrepreneurs. C’est le cas dans l’arrondissement de Sonsoro où on observe des chantiers abandonnés depuis deux ans dans les écoles de Kama et Bêkounta.
L‘école primaire publique de Bêkounta créée en 2011, n’a que deux hangars décoiffés faits de branchages comme salles de classe pour accueillir des élèves des classes de CI au CM1. Au point où certaines classes sont jumelées pour permettre aux enfants de cette nouvelle école de suivre tous les cours.
A l’école primaire publique de Kama créée en 2007 dans le même arrondissement, il n’y a qu’un bâtiment à peine tenable et en partie décoiffée qui fait office de salle de classe. Là dedans sont entassés cent vingt-deux (122) élèves. Dans cette école qui manque de tout, le directeur n’a pu respecter les textes qui exigent de recruter pour communautaires que des stagiaires normaliens. Car, la situation géographique de l’école n’a pu favoriser un tel recrutement. Personne ne veut aller dans cette école éloignée et perdue dans la brousse.
Pour permettre aux élèves d’étudier dans de meilleures conditions, le gouvernement a pu obtenir un financement sur fonds FCB-PME pour la construction d’un module de trois salles de classes et des latrines dans chacune de ces deux écoles. Les travaux de construction ont été confiés à une entreprise de la place.
Des chantiers abandonnés
Depuis 2014, cette entreprise a abandonné les travaux sans avertir les deux directeurs des écoles et les associations de parents d’élèves. Les bâtiments sont exposés aux intempéries et risquent de se détériorer. Selon les directeurs de ces écoles, les travaux devraient prendre fin au bout de trois mois. Or, depuis deux ans, ils ont été abandonnés sans raisons précises. Pour ce qui est des latrines, l’entreprise a creusé les fosses, mais le reste est abandonné.
Le même entrepreneur aurait pris cinq chantiers dans la seule commune de Kandi, le cinquième chantier lui a été déjà arraché pour les mêmes raisons. Pendant ce temps, les élèves continuent de prendre les cours dans des hangars, exposés au soleil et à la pluie.
«Il y a cinq mois, il est venu nous promettre de reprendre les travaux, depuis ce temps plus de ses nouvelles », a rappelé le directeur de l’EPP Bêkounta, Zimé Djibril. Chose curieuse, l’un des employés de cette entreprise est devenu enseignant communautaire dans l’école.
«Nous sommes découragés, car l’entrepreneur nous a dit qu’il attend l’arrivée du nouveau président pour reprendre les travaux, mais depuis que le nouveau président a été élu, nous ne l’avons pas encore vu alors que nos enfants n’ont pas de salles de classe pour étudier», se désole le président de l’Association des parents d’élèves de l’Epp- Kama, Bio Bodé Guinnirou. Ce dernier entend réunir bientôt les membres de son bureau pour aller voir le maire de Kandi afin de s'enquérir les dispositions à prendre pour l’achèvement des travaux.
A Kadjèrè, c’est la mairie de Kandi qui n’a pu honorer sa promesse de construire une salle de classe, alors que les parents d’élèves ont déjà mis à disposition le sable devant servir à la construction. Actuellement les enfants occupent une salle de classe faite de bambou et une autre qui tient presque. La conséquence de cette situation est que les parents ont retourné beaucoup d’enfants à la maison en attendant qu’il y ait de salles pouvant les accueillir.
Pintos GNANGNON