Les députés à l’exception de l’honorable Rosine Soglo qui s’est abstenue, ont adopté hier, la loi de règlement définitif par rapport au Budget Général de l’État, gestion 2014. Mais avant de parvenir à cette donne, les parlementaires ont formulé des critiques sur la gouvernance sous le règne de Yayi Boni et ont recommandé l’observance de bonnes pratiques pour les artisans du nouveau départ. Même si aux yeux des alliés de l’ex président de la République, tout a été géré selon les règles de l’art en dehors de certaines ratées liées à toute œuvre humaine. Des ratées mises en exergue pour réclamer sans succès la constitution d’une commission d’enquête parlementaire.
Le rapport du projet de loi dont il est question, a été présenté par la commission des finances et des échanges présidée par Raphael Akotègnon. Ceci suite aux travaux en commission, lesquels ont duré soixante douze heures en présence du gouvernement représenté par le ministre des finances. Mais avant, un séminaire avait été organisé à l’attention des députés à l’hôtel du lac de Cotonou pour permettre à ces derniers de pénétrer les dispositions de la loi pour l’évidence d’un débat riche en plénière. Ce qui a été une réalité au terme des échanges fructueux entre parlementaires sur la manière dont la loi des finances gestion 2014 exécutée par ordonnance, avait été mise en œuvre. Les observations faites par les députés, ne sont pas très distantes de celles formulées par la cour suprême. Une donne qui a conduit le député Augustin Ahouanvoébla a suggéré à défaut d’un rejet de la loi, la constitution d’une commission d’enquête parlementaire. Pour illustrer sa pensée, il a cité l’augmentation vertigineuse du montant total contraire à ce qui était dans les documents officiels. Son collègue Paulin Gbénou est resté dans la même logique en insistant sur la bonne conduite dont doit faire preuve le gouvernement actuel, lequel doit tirer assez de leçons des fausses notes pour redonner espoir au peuple concernant la régularité dans la gestion. Mais pour le député André Okounlola, il est question des accusations gratuites dans la mesure où le dernier rapport du Fonds Monétaire Internationale sur le Bénin en matière de gouvernance, a montré que tout est à priori propre. Une affirmation qui a fait sorti le ministre des finances de sa réserve par rapport à la crédibilité du rapport. Mais le député reviendra à la charge pour indiquer que l’institution ne fait point de la politique d’où le sérieux qui entoure ces observations par rapport à une situation donnée. Au finish, les élus du peuple sont restés en harmonie avec la cour suprême qui a recommandé comme la commission des finances malgré tout, l’adoption de la loi de règlement concernant la période indiquée.
Nicaise AZOMAHOU
Les propos de Romuald Wadagni, ministre des finances après les préoccupations des députés
: « … Je voudrais faire un commentaire général.2014 a marqué le début d’une aggravation des agrégats macroéconomiques. Je vais demander votre indulgence pour 2016 parce que trois mois ont été gérés par le régime passé. On a commencé et on va essayer de contenir un peu les choses. Je viens à la question du FMI. Je comprends les interrogations des uns et des autres. Le FMI est intervenu l’année passée à fin mai puis en juin 2016 à la demande de l’actuel gouvernement dans le cadre d’un projet. Les commentaires de cette institution ne sont pas liés à la même période. Mais figurez vous, on a 2200 milliards de FCFA de dettes intérieures (entre janvier et mars 2016, le gouvernement a augmenté la dette intérieure à plus de 1000 milliards). Quand le FMI constate que le taux d’endettement a grimpé, cela inquiète. Le FMI ne fait pas de politique. Il faut juste noter que le FMI est intervenu sur deux périodes différentes. En décembre 2015, le gouvernement a émis 250 milliards et on laisse les finances publiques dans une situation désastreuse. Quand le FMI se rend compte de cela, son rapport ne peut qu’en tenir compte. Je voudrais vous rassurer honorables députés que les commentaires du FMI sont justifiés et le FMI ne fait pas de politique. Concernant la question de la masse salariale, il y a plus de 40 % pour la masse salariale contre 35 % pour le taux normal, ce n’est pas acceptable. On a entrepris des actions pour limiter les dégâts et contenir la masse salariale. On a pris des mesures pour supprimer les postes qui sont coûteux pour l’Etat. Egalement nous envisageons des mesures dont l’impact sera fort, on va faire un contrôle physique pour le paiement des salaires d’ici septembre prochain. On est de concert avec les partenaires sociaux. On n’est pas contre les avantages des travailleurs. On ambitionne tendre vers une meilleure maitrise des charges. Pour la question du kpayo, la répression n’est pas la meilleure formule. Le gouvernement travaille sur deux axes notamment le différentiel entre le prix au niveau des stations et dans l’informel d’une part et d’autre part l’absence de disponibilité des stations. On ira vers les taxes. Pour la question du Fonds national de retraite, il y a 60 % des agents qui sont des contractuels d’Etat et donc le déficit s’accroit d’année en année. Quant à la question de la suppression de la direction des ressources humaines, je vais juste dire qu’il y a une réorganisation au niveau du ministère de la fonction publique. La fonction de la gestion des ressources humaines n’est pas supprimée mais elle est réorganisée. Pour les dispositions prises pour la dévaluation du naira, il urge d’accélérer la transition fiscale et d’éviter la dépendance fiscale vis-à-vis du Nigeria… »
Transcrits par N.A