Dix-sept ans qu’il tardait à sortir des tiroirs de la présidence de la République. Désormais, c’est fait. Le nouveau découpage territorial au Bénin se décline en douze départements. Dossier épineux pour les précédents chefs d’Etat, le décret pour une nouvelle configuration géopolitique et la nomination des douze nouveaux préfets a été pris hier en conseil des ministres par le gouvernement Talon. Mais, si l’attention a été longtemps focalisée sur la désignation des six nouveaux chefs-lieux, c’est forcément que les enjeux sont grands.
D’abord, les spécialistes en décentralisation s’accordent à reconnaître que le premier objectif du découpage territorial est de rapprocher l’administration des administrés. Mais, au-delà, ce sont les retombées socio-économiques et en matière d’urbanisme dont bénéficieront les nouveaux chefs-lieux qui sont à la base de ce déchaînement de passions au sein des populations. Ainsi, avant le dénouement d’hier en conseil des ministres, cette occasion d’accélérer le progrès économique et social, aucune des villes en concurrence pour abriter les nouveaux chefs-lieux ne voulait la rater. D’ailleurs, dans les tout prochains jours, il faut s’attendre à Allada, Kandi, Dassa, Aplahoué, Pobè et Djougou à de notables changements dans l’administration territoriale, dans la sphère politique et certainement aussi dans les habitudes des citoyens.
Des changements à la base !
Douze préfets. Mais, ce sont les populations des six villes nouvellement désignées chefs-lieux qui seront, sans doute, enchantées que, non seulement des infrastructures administratives poussent, dans les mois à venir, sur leur sol mais que des cadres y soient affectés pour travailler. Car, si tous les préfets ne disposent pas encore de bâtiments administratifs, le prochain budget de l’Etat devra en tenir compte. Ceci, pour un meilleur fonctionnement des nouvelles préfectures. Les changements, les habitants des localités désignées chefs-lieux le ressentiront également quand ils voudront se faire établir leurs pièces d’Etat civil. L’autre chose à souligner, c’est le déchargement des anciennes préfectures de certaines des nombreuses tâches qui relevaient de leurs prérogatives.
En effet, ce rapprochement de l’administration du citoyen, lui fait gagner du temps et de l’argent. Sinon, avec le nouveau découpage territorial et par conséquent, la subdivision des tâches, il n’y a aucune raison que la célérité pour la prise d’actes administratifs ne soit garantie. Cependant, loin d’être la panacée ou l’outil miraculeux qui mène au développement, la nouvelle architecture administrative n’est qu’un précieux cadeau du gouvernement de la Rupture aux Béninois sur la voie de l’émergence. Qu’ils soient de Savalou, Ouidah, Pobè, Savè, Abomey-Calavi… à eux de s’en occuper et d’en tirer profit pour un nouveau départ.
Angelo DOSSOUMOU