Le maire de la Commune d’Allada Mathias Djigla n’a pu ouvrir la 2ème Session Ordinaire de l’année 2016.
Souvent critiqué pour les conditions de son installation mais surtout pour ses méthodes de gestion peu consensuelles et pas toujours en ligne avec les exigences réglementaires, l’édile de la cité des Adjahouto a dû constater que son cheval patinait désormais face aux conseillers communaux.
C’est par une pétition que 11 des 19 élus de la commune ont manifesté leur désapprobation face à la gestion des hommes et de développement dans le tout nouveau Chef-lieu du département de l’Atlantique. Et, brillant par leur absence, ils ont fait constater la non atteinte du quorum.
Au nombre des préoccupations exprimées se trouvent : le non-respect des textes et des formes par le maire, le manque de respect devenu chronique aux conseillers communaux, l’amateurisme dans la préparation des sessions, la non-convocation du conseiller rétabli dans ses droits par la Cour Suprême etc.
Face à cette situation, l’élu soutenu par le PDC et l’Alliance UB de l’He Lucien Houngnibo, précédemment soutien actif de Lionel Zinsou à la présidentielle, a dû battre en retraite pour envisager de prendre un nouveau départ.
Malheureusement, la deuxième convocation adressée aux conseillers communaux pour ce Jeudi 23 Juin, en respect des textes en vigueur, n’a pas permis à la moutarde du Maire de prendre : il a dû constater la rupture. 18 conseillers sur les 19 que compte la cité des ADJAHOUTO étaient présents et le seul absent, représenté. 11 des 12 Chefs d’Arrondissements ont siégé.
De cette séance qui a duré près de 5 heures d’horloge, il ressort une majorité homogène et déterminée des 11 conseillers qui ont argumenté point par point avant de rejeter purement et simplement les points proposés au vote par Mathias Djigla.
Il faut dire que le premier responsable de la commune avait lui-même en introduction, retiré le premier point (l’adoption du collectif budgétaire) face aux démonstrations techniques de certains élus et à l’absence curieuse de documentation en support. Sur le point 2, les conseillers ont refusé d’autoriser un voyage du Maire à effectuer dans un cadre qui n’engage pas la commune mais ses activités associatives au plan national. Les points 3 et 5 relatifs à l’attribution de domaines à des institutions et organismes ont également été balayés par les conseillers majoritaires non sur le fond mais sur la forme, eu égard à l’absence de toute information sur lesdits projets et la nature des espaces à concéder. Certains ont indiqué, au surplus, que le maire avait déjà astucieusement fait adopter des projets similaires sans retombées concrètes pour la localité.
Certainement inquiet de l’effet domino de cette tendance majoritaire, le maire Djigla a également soustrait les points 4 (vente de parcelles de terrain en vue de l’acquisition de véhicules) et 7 (gestion des gros porteurs) de l’ordre du jour.
Ce n’est que le sixième point à l’ordre du jour, la célébration du 1er Août à Allada, qui a vu 11 conseillers donner une bouffée d’oxygène à leur maire. Encore que, réticents face aux tendances débonnaires sur fond de contraction des finances locales, ils ont opté pour la sobriété avec un dépôt de gerbe au Monument aux Morts et un simple salut au drapeau. Ceci pour emprunter la droite ligne du Chef de l’Etat : moins de folklore, plus de performance.
Il faille noter que l’ambiance a été quelques fois électrique en raison des allusions, taquineries et railleries souvent déclenchées par le maire et ses lieutenants. Ce à quoi la majorité ne manquait pas de répondre en sonnant le tocsin de la sagesse et de l’humilité, en faisant des piqûres de rappel souvent douloureuses sur les antécédents et surtout en sanctionnant par le vote. Cette même majorité qui s’étonnait qu’une session ordinaire ne contienne aucun véritable sujet de développement local.
En fin de séance, la volonté de maintenir en fonction l’ancienne CA de l’arrondissement de Tokpa, déboutée par la Cour Suprême et déchue de sa qualité par la convocation du conseiller AND Coffi Affo a manqué de raviver les tensions.
M.M