Adoption de la loi portant création des unités administratives au Bénin: Des populations protestent, le député Isidore Gnonlonfoun demande une loi corrective
L’adoption de la loi portant création des unités administratives continuent de diviser les honorables députés. En dehors de certaines populations d’Adjarra et de Ouidah qui ont annoncé des marches de protestation contre la nouvelle répartition des villages et quartiers de ville, c’est le député Isidore Gnonlonfoun qui affiche son mécontentement... Via un entretien qu’il a accordé à la presse, il exige qu’une loi corrective soit prise dans l’immédiat aux fins de parfaire les imperfections. L’élu de la 15ème circonscription électorale et président de la commission chargée des relations extérieures et de la défense n’entend donc pas baisser les bras si rien n’est fait pour corriger le tir.
Le Matin : L’Assemblée nationale sixième législature vient de voter une loi qualifiée de très importante par plusieurs de vos collègues. Quelles appréciations faites-vous de cette loi ?
Isidore Gnonlonfoun : Je vous remercie M. les journalistes. Je dois vous dire que l’Assemblée Nationale a pris une loi importante et seulement, le travail reste perfectible, dans la mesure où on a créé plus de 1500 villages, soit à peu près une augmentation de 40 %. J’estime que pour ma part c’est déjà trop pour le Bénin. C’est vrai qu’on doit rapprocher l’administration de l’administré, l’administré de l’administration, mais cela doit se faire en fonction des logiques et des normes en la matière. S’agissant particulièrement de la ville de Cotonou qui est une ville à statut particulier, les critères évoqués étaient de 7000 habitants, sans les critères de distance et de superficie. Toute république a pour support essentiel le sol, c'est-à-dire le territoire, et les unités administratives n’échappent pas à cette règle. Il faut savoir les longitudes d’un quartier à un autre, notamment en ce qui concerne la ville de Cotonou. C’est pourquoi dans le premier travail de la mission que j’avais dirigé, le travail a été déclaré d’un travail modèle. Mais par la suite, la deuxième mission, il y a eu encore augmentation de quartiers. J’ai évoqué à l’occasion des débats, que les créations que nous avons faites à Cotonou étaient de trop, parce que la superficie de Cotonou n’autorise pas qu’on puisse aller à ce nombre au total 25, surtout dans le 12ème et dans le 13ème arrondissement. Dans le 12ème arrondissement, il y avait seulement 6 quartiers, aujourd’hui on n’a créé 8 ce qui fait 14. J’ai dis que c’est trop, dans la mesure où il faut créer des entités viables. Il ne faut pas qu’on ait des unités constituées de baffons et que les quartiers soient distantes les uns des autres, parce que si le chef lieu d’un village est à 500 mètres du chef lieu d’un autre, je pense qu’on n’a pas faire œuvre utile. Je crois bien que la difficulté va ressortir à l’occasion des travaux de délimitation qui seront faire par le ministère en charge de la délimitation, parce que là, il faut des techniciens il faut des experts. Et ce n’est pas sûr que l’Assemblée puisse disposer de toutes ces expertises là. C’est pourquoi tout au moins, on aurait dû prendre le temps en ce qui concerne au moins les villages à statut particuliers, faire ce qui était dans les normes. Et c’est ce qui n’a pas été fait. Je dis peut être à l’occasion de la loi corrective, nous allons rebondir. Des problèmes sont restés en suspends. Il faut dire que le député n’a pas un mandat impératif. J’ai eu l’impression que chaque député a voulu tirer le drap de son coté. Moi je vis dans le 6ème arrondissement, il n’y a pas eu une seule création dans cet arrondissement, parce que j’estime que ce n’était pas utile pour les populations et ce n’était pas ce de quoi les populations on besoin maintenant. Donc, je dois dire que ce que j’ai dis par rapport à Avotrou, c’est moi-même qui avait proposé que Avotrou soit divisé en trois, mais j’ai constaté que la population ne suffisait pas pour qu’on puisse prendre l’option de trois divisions. Et ensuite, il y avait des querelles au niveau des communautés par rapport aux dénominations qu’on devait donner, et j’ai décidé qu’on divise Avotrou en deux en les baptisant Avotrou Est et Avotrou Ouest. A partir de ce moment, il n’y aurait plus de tension entre les communautés qui vivent dans ce quartier là. Ce pendant, moi je privilégiais l’intérêt général, mais j’ai remarqué que cela n’a pas été le cas avec tous les collègues. J’ai eu l’impression que ce dossier à été un peu expédié, parce qu’on n’aurait dû prendre certaines précautions pour que le travail qu’on n’a fait, même si c’est un travail très utile, c’est un travail isolé. Mais on n’aurait fait plus œuvre utile en prenant le temps pour mener les corrections utiles en prenant en compte les superficies en ce qui concerne les communes à statut particulier.
Est-ce dans l’attente de cette loi complétive que vous avez accordé votre avis favorable au vote de cette loi ?
Je sais que globalement j’ai été dans l’Alibori et j’avais dirigé la mission de la première équipe qui a sillonné Karimaman, Malanville et Kandi. Et je disais que le travail qu’on n’a fait, les créations qui avaient été faites lors de première mission, on n’a diminué ces créations de moitié. Cela veut dire qu’on n’a tenu rigoureusement contre des critères. Par endroit, le travail a été bien fait. Donc globalement, le travail qu’on n’a fait est positif. Ce n’est pas les insuffisances qu’on n’a noté au niveau de certaines localités, cela n’enlève pas le caractère utile de cette loi. C’est pourquoi, j’ai donné ma voix pour que cette loi soit votée favorablement. Vous attendez le gouvernement par rapport aux implications, comme vous le souhaitez pour les villes à statut particulier, les problèmes de viabilisation ou de délimitation soient résolus totalement ? Dans l’option des prochaines élections ont tienne compte de ces cas. A partir de ce moment, on vient de faire une partie du chemin, c’est surtout la délimitation et la balle se trouve dans le camp du gouvernement. Et je voudrais exhorter le gouvernement à faire très vite parce que, je crois que c’est une tâche un peu compliquée un peu dense, parce que parcourir tout le territoire national pour le faire, n’est pas une tâche aisée. Donc, il faut que le gouvernement se lève très tôt pour se mettre à la tâche, si non, le gouvernement risque de ne pas achever ce travail, si on doit faire les élections cette année. Parce que ce n’est d’abord sûr avec tout ce que nous voyons là, qu’on puisse respecter le délai légal. Mais j’ai espérance que le gouvernement se mettra résolument à la tâche, parce que c’est au regard des délimitations que d’autres difficultés vont surgir sur le terrain. Ce que nous avons théoriquement et à la confrontation des réalités sur le terrain. On n’aura l’occasion de constater que certaines localités n’ont pas besoin d’être divisées comme se fut le cas. Le gouvernement se rendra compte et certainement prendra des dispositions dans le cadre d’un projet de loi corrective de tout ce que nous avons fait par rapport au vote de cette loi que nous venons de faire.