Les réformes politiques et institutionnelles continuent de faire des vagues. Les Béninois continuent de réagir au mandat unique du Président de la République. La dernière réaction en date est celle du syndicaliste Jacques Ayadji. Dans un post sur sa page facebook, il a réaffirmé son opposition au mandat unique de Patrice Talon estimant que ce n’est pas la solution idoine aux maux qui sapent aujourd’hui le Bénin. Pour Jacques Ayadji, «bien au contraire le mandat unique transformerait nos Présidents élus en cabris morts qui n'auraient pas peur de couteau». Et pour cause.
Opinion de Jacques Ayadji sur le mandat unique
«Je me permets ce matin de nous poser la question suivante:
Quel problème le mandat unique nous permet-il de régler dans notre pays? Les défenseurs affirment que le Président gère mal en prenant des décisions et postures électoralistes à la quête d'un second mandat. C'est leur point de vue et nous avons le devoir de le respecter. Mais je me permets de leur poser quelques questions à savoir:
1) Notre constitution étant née sous KEREKOU 1, lesquels des Présidents KEREKOU 1, SOGLO, KEREKOU 2 et YAYI 1 ont vendangé leur premier mandat parce qu'ils sont à la quête d'un second mandat? J'ai exclu KEREKOU 2 et YAYI 2 parce qu'il s'agit déjà de second mandat.
2) Lesquels de KEREKOU 2 et YAYI 2 ont vendangé leur second mandat parce qu'ils étaient en quête d'un second mandat par une révision opportuniste de la constitution?
3) Faisons un peu de fiction: En cas de mandat unique, qu'est-ce qui nous garantie que les comportements observés sous KEREKOU 2 et YAYI 2 (manœuvres de révision opportuniste) ne seraient pas développés par un président élu pour un mandat unique?
Des réponses objectives à ces questions conduiraient toute personne de bonne foi à aboutir à la conclusion que le mandat unique proposé n'est la solution à aucun problème. Bien au contraire il transformerait nos Présidents élus pour un mandat unique en cabris morts qui n'auraient pas peur de couteau...
Moi, je propose que les deux mandats soient maintenus avec une clause de révocabilité du Président élu à tout moment en cas de dérives à définir clairement dans la constitution.
Je propose aussi que tout candidat à l'élection présidentielle ou législative renonce au préalable à toute autre nationalité entérinée par sa seconde patrie. C'est ce que je crois.»
Etienne AVONON