Le Parti du renouveau démocratique (Prd) s’est imposé désormais comme un partenaire stratégique du Chef de l’Etat. Patrice Talon ne peut se passer de cette formation politique pour concrétiser les réformes politiques et institutionnelles proposées au peuple.
Les «Tchoco-tchoco» n’ont pas soutenu la candidature de Patrice Talon lors la présidentielle de 2016. Mais ils sont au cœur de la machine de la Rupture. Ils sont presque aux petits soins. Il y a un mois, Pascal Affo, un proche du président Adrien Houngébdji a été nommé Directeur du cabinet civil du Chef de l’Etat. La semaine écoulée, c’est un autre cadre membre du Prd, Joachim Marie-Florès Vignon Apithy qui a été fait Préfet de l’Ouémé. Un poste plutôt réservé à un homme de confiance du président de la République. Il n’y a pas l’ombre d’un doute. Patrice Talon construit progressivement et sûrement un partenariat solide avec le Prd. Le parti arc-en-ciel, faut-il le rappeler, avait au lendemain du second tour de la présidentielle félicité l’élection du successeur de Yayi Boni et montré sa disponibilité à travailler avec lui. Sans hésiter, le Chef de l’Etat qui connait bien les méandres de la politique béninoise n’a pas boudé cette opportunité. Au contraire, il tentait depuis de saisir la perche. Et pour cause. Le président Patrice Talon a promis de réaliser de grandes réformes durant son mandat unique. Pour réussir ce challenge, il a besoin du soutien des formations politiques. Donc, du Prd aussi.
Le Chef de l’Etat qui continue de jouir d’une cote de popularité acceptable entend d’ailleurs engager incessamment le processus devant aboutir à l’adoption des réformes politiques et institutionnelles proposées durant la campagne électorale. C’est un processus qui pourrait connaître deux étapes. En effet, si le président de la République ne réunit pas la majorité nécessaire pour faire passer son projet au Parlement, il devra bien recourir à l’intervention des électeurs à travers un référendum. Que ce soit le Parlement ou la voie référendaire, Patrice Talon doit compter sur des députés capables de lui apporter un soutien déterminant. Au Parlement, ses alliés de l’Union fait la Nation (Un) et ceux des Forces démocrates unies (Fdu) ne devraient pas monnayer leur apport. Chez les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Talon aura du mal à convaincre tous les députés de l’ancienne alliance politique au pouvoir de l’opportunité des réformes. Il éprouvera moins de difficultés face aux élus de la Renaissance du Bénin (Rb) vu l’évolution des débats politiques à l’Assemblée nationale. Il veut par contre s’assurer de l’assistance des élus Prd. En décidant d’entretenir de bonnes relations avec le parti arc-en-ciel, le Chef de l’Etat rêve d’obtenir le soutien de 10 députés. Le nombre n’est pas suffisant. Mais il sera très important dans les négociations à mener à l’Assemblée nationale puisque les groupes parlementaires proches du gouvernement semblent moins organisés. Les « Tchoco-tchoco » pourraient même jouer au Parlement un rôle de leader en offrant des débats bien structurés sur les réformes de Talon. La caution du Prd devrait aussi consolider sur le terrain la position de la coalition de la Rupture qui a essuyé des critiques depuis le 06 avril 2016.
C’est dire que jusqu’à l’ouverture des grands débats à l’Hémicycle, Patrice Talon multipliera les bons gestes envers le Prd ; un parti ayant certes connu la débâcle lors des dernières joutes électorales, mais qui conserve son utilité.
A.S.