(Nécessité de payer dans l’immédiat les arriérés des stagiaires)
Changement à la tête de l’Agence nationale pour l’emploi. Nommé récemment en Conseil des ministres, le nouveau Directeur général de l’Anpe, Urbain Amegbedji prend les commandes des mains de son prédécesseur, Maixent Djeigo. Certes, les défis à relever dans cette maison, outil indispensable à la lutte contre le sous-emploi et le chômage au Bénin, sont immenses mais la priorité pour l’heure reste et demeure le Programme d’appui à l’emploi salarié (Paes). Un programme conçu et piloté par l’Agence et qui fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis un moment. Suspendu par l’autorité ministérielle puis relancé, le Paes est entaché, depuis sa mise en œuvre,d’irrégularités et de lacunes. Le Programme reste l’une des initiatives phares prises pour permettre à des milliers de jeunes diplômés sortis des Universités, des Ecoles et Etablissements de formation professionnelle formelle, âgés de 18 à 40 ans, de vivre leur première expérience professionnelle. Quand bien même généralement, ils ne sont pas recrutés en fin de stage, cela constitue un Ouf de soulagement aux jeunes chômeurs. Malheureusement, outre les irrégularités constatées dans le processus de recrutement et la crise financière sur fond de cessation de salaires, il faut déplorer la légèreté caractéristique de la gestion dudit programme. Comment comprendre que depuis le démarrage du Paes, il faut chaque fois que les jeunes stagiaires crient leur ras-le-bol avant de se voir payer ? Sélectionnés suivant des critères bien définis, ces stagiaires, espérant cesser d’être des charges pour leurs géniteurs, vivent une situation de précarité en silence. Pendant près d’un an de stage, ces jeunes se déplacent à leurs propres frais sur les lieux de travail et doivent toujours attiser le feu à la cuisine pour maman afin de manger à leur faim. Difficile, depuis peu, aux jeunes stagiaires de subvenir à leurs besoins vitaux alors qu’ils n’ont jamais cessé de servir. Pour la réussite de sa mission à la tête de cette structure, le Dg Urbain Amegbedji devra prendre des mesures urgentes pour permettre aux stagiaires de rentrer en possession de leurs rémunérations. Il urge ensuite que le programme soit repensé dans l’optique de faciliter véritablement la pré-insertion et l’insertion des primo demandeurs d’emploi salarié dans l’administration publique et privée. Ce stage rémunéré de six (06) mois renouvelable une seule fois doit pouvoir sortir la jeunesse de la précarité et du sous-emploi.Redonner le sourire à ces jeunes stagiaires qui n’ont trouvé d’autres canaux que les réseaux sociaux pour exprimer leur désarroi est plus qu’un défi pour le nouveau patron de l’Anpe.
Aziz BADAROU