Le Ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité publique est interpellé face à l’escalade de la justice que se rendent les citoyens béninois en violation flagrante de la loi. Il doit prendre toutes les mesures contre les vindictes populaires qui se multiplient à travers le pays depuis quelques jours.
« Nul n’a le droit de se faire justice » dit la loi et sous aucun prétexte, des citoyens ne peuvent pas mettre le feu sur des êtres humains et les brûler comme des animaux ou de simples objets. Ce phénomène a commencé par se multiplier au point de ressembler désormais à la sentence contre les malfrats et autres criminels qui dépossèdent les citoyens de leurs biens ou attentent à la vie de certains. Dans un Etat de droit, il y a des personnes chargées au nom de la République d’assurer la sécurité des citoyens et d’autres chargées de punir ceux qui enfreignent à la loi. Lorsqu’on en vient à la question de la sécurité en République du Bénin aujourd’hui, c’est le Ministre Sacca Lafia qui a accepté au sein du gouvernement d’assurer cette fonction. En temps normal il doit mobiliser tous les corps en charge de la sécurité pour permettre aux citoyens de vivre en paix. Il doit constamment et sans repos rassurer les citoyens tant par la parole que par les actes.
Mais depuis quelques jours, une dérive effroyable s’est emparée du peuple meurtri et révolté sans que l’on ne voie encore le ministre et ses troupes voler au secours des citoyens de manière permanente et soutenue. Les vols à mains armées se multiplient, les tueries sont annoncées çà et là du fait des braquages. Face à l’ampleur du mal toujours à la faveur des hors-la loi, des citoyens en violation de la loi ont choisi de se faire justice.
Arrêter la dérive
Le ministre devrait tout de suite monter au créneau pour interdire partout sur toute l’étendue du territoire national quelque action visant à ôter la vie aux voleurs et criminels sans se référer aux personnes en charge en vertu de la loi. Ce phénomène qui comporte beaucoup de risques et qui pourrait se tourner en une porte ouverte au règlement de compte entre citoyen pourrait devenir un grave problème si le Ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité ne met très tôt le Holà. Une véritable sensibilisation doit commencer avec la contribution des maires des communes pour que ce soit un travail inclusif contre la dérive. Même si des gens se sont donnés pour métier de voler ou de tuer pour vivre, il revient aux gouvernants de chercher les moyens pour les traquer ou pour les dissuader. Si les populations sont bien coachées, les groupes de sécurité des quartiers peuvent revenir pour que plus aucune place ne soit laissée aux hors-la-loi.
Le gouvernement devra à l’initiative du Ministre Sacca Lafia trouver les moyens d’accompagnement (lampes torches, sifflet, brassards, matraques etc..) à tous les groupements de volontaires de la sécurité qu’on pourra solliciter par quartier et qui seront sous l’œil des chefs quartiers. Ainsi on pourra passer par ce canal pour insister sur la nécessité de conduire tout malfrat arrêté vers la police ou la gendarmerie. Le ministre Sacca Lafia doit parer au plus pressé avant que l’on ne commence par dénombrer des erreurs d’actions de foule qui ne seront plus que des règlements de compte entre citoyens. Ne rien faire pour arrêter les vindictes populaires pourrait s’apparenter à une complicité de crime et de non assistance à personnes en danger.
Junior Fatongninougbo