La Société civile accorde un délai de grâce bien court au président Patrice Talon. Et pour cause. La politique nationale de promotion du genre serait royalement ignorée par le gouvernement de la Rupture. Hier mardi 28 juin, des Organisations de la Société civile (Osc) ont donné de la voix à propos de la question à Cotonou. Dans une déclaration rendue publique, elles ont exprimé leur « indignation » et « désapprobation » vis-à-vis « de l’option affichée par le gouvernement du Nouveau départ de se passer de la précieuse contribution des femmes à la diversité et à l’enrichissement de la réflexion et des réformes que tous les Béninois appellent de leur vœu… ». Pour ces Osc, les nominations prononcées depuis le 06 avril 2016 excluent le recours aux compétences féminines dont regorge le Bénin. « Avec la formation du premier gouvernement du président Patrice Talon, le taux de participation des femmes aux gouvernements qui oscillait entre 15 et 30% depuis une douzaine d’année est descendu à 14% avec 3 femmes sur 21 ministres », ont-elles dénoncé. Elles ont aussi critiqué la faible représentativité des femmes à la tête des préfectures. L’injustice faite aux femmes reste par ailleurs selon les mêmes Osc, une violation des engagements internationaux pris par le Bénin. Elles ont en effet rappelé que le Bénin a ratifié entre autres la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme relatif aux droits de la femme en Afrique ; des textes qui interdisent la mise à l’écart systématique de la femme dans les instances de décision. Les Osc ont recommandé ce mardi au Chef de l’Etat de « reconsidérer son choix de ne pas faire de la participation des femmes à la prise de décision une stratégie de développement à l’heure où toutes les énergies devraient être mobilisées pour atteindre les grands objectifs que le gouvernement s’est fixés ».
A.S.