Le ministre chargé de la Justice, Joseph Djogbénou et son collègue en charge de la Sécurité publique, Sacca Lafia étaient à l’Assemblée nationale jeudi 30 juin. Ils ont expliqué aux députés les causes de la résurgence de la vindicte populaire au Bénin depuis quelques semaines et les mesures fortes du gouvernement pour siffler la fin de la récréation.
Le phénomène de la vindicte populaire était en débat jeudi 30 juin à l’hémicycle. C’est à la faveur d’une question d‘actualité posée par le député Jean-Michel Abimbola.
En effet, tout en déplorant l’insécurité grandissante ces derniers temps dans les villes et campagnes avec des braquages par-ci et par-là, ce dernier condamne ces actes de barbarie dans un pays démocratique comme le Bénin qui promeut les droits humains. Jean-Michel Abimbola a voulu savoir ce que fait le gouvernement pour siffler la fin de la récréation.
Les éléments de réponse à l’interpellation ont été apportés par deux ministres du gouvernement. D’abord le ministre de la Justice, de la Législation et des Droits de l’Homme, Joseph Djogbénou qui est intervenu sur le volet judiciaire du dossier et ensuite son collègue Sacca Lafia chargé de la Sécurité publique sur l’aspect sécuritaire de la question.
Tout comme l’auteur de la question d’actualité, les deux ministres ont condamné la résurgence de la vindicte populaire. Selon le ministre Joseph Djogbénou, ces actes de justice publique avec la mise à mort de personnes ne sauraient être tolérés dans un Etat démocratique. Il a rappelé les mesures prises par le gouvernement en Conseil des ministres en sa séance du mercredi 29 juin dernier. A cette séance, rappelle-t-il, le gouvernement l’a instruit avec ses collègues chargés de la Sécurité publique et de la Défense nationale afin que les enquêtes soient menées pour rechercher et sanctionner les auteurs et les complices de ces actes ignobles.
Joseph Djogbénou dit avoir instruit à cet effet tous les procureurs de la République des Tribunaux. Car selon lui, les personnes mises à mort dans ces conditions demeurent encore présumées innocentes tant qu’elles n’ont pas été jugées. Encore que le Bénin a déjà aboli la peine de mort dans sa législation. Le ministre de la Justice a appelé les députés, les maires et autres leaders d’opinion à sensibiliser les populations pour que le Bénin finisse avec ce « spectacle ».
Le ministre Sacca Lafia soulignera que la cause de l’insécurité grandissante ces derniers mois est due aux crimes dans la sous-région avec la circulation facile des armes. Lesquelles sont utilisées par des individus en quête de gains faciles. Le ministre chargé de la Sécurité publique a invité les populations surtout celles qui manipulent de l’argent à mieux protéger leurs ressources pour éviter d’être attaquées. Il leur conseille de sécuriser leurs boutiques par des hommes de sécurité et d’y installer des vidéos de surveillance afin de faciliter les enquêtes en cas d’attaque ou de cambriolage. En tout cas, selon lui, le gouvernement ne baissera pas les bras dans ses mesures pour lutter contre cette insécurité grandissante. C’est pourquoi d’ailleurs il a décidé de prolonger pour trois mois l’opération «Mamba» qui aurait montré son impact sur les axes routiers. Il est demandé aux propriétaires de motos d’immatriculer leurs engins pour faciliter les arrestations des braqueurs, souligne le ministre Sacca Lafia avant d’insister sur les autres mesures telles que l’enregistrement de tout utilisateur de carte Sim et le renforcement du contrôle dans les cybers café, et les hôtels.
Le ministre chargé de la Sécurité publique rappelle, pour finir, l’existence du numéro vert
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau