Les députés à l'Assemblée nationale se sont prononcés jeudi 30 juin sur les orientations économiques et budgétaires de l'Etat pour le triennal 2017-2019. C’est à la faveur d’une séance plénière au cours de laquelle le gouvernement a clairement affiché son ambition d’atteindre un taux de croissance de l’ordre de 5,7% en 2017.
Le débat d’orientation budgétaire est une exigence de l’article 59 de la loi organique n° 2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances au Bénin. Il intervient en prélude à la transmission en octobre prochain par le gouvernement du projet du budget général de l’Etat, gestion 2017. C’est donc en application de cette disposition légale qu’une délégation de six ministres conduite par Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du Développement, était devant la Représentation nationale. Elle est allée éclairer la lanterne des députés sur les Documents de programmation budgétaire économique et pluriannuelle (Dpbep) et de Programmation pluriannuelle des dépenses (Dppd) à eux envoyés par l’Exécutif. Lesquels documents étaient en examen dans le cadre du débat d’orientation budgétaire. Il ressort de ce débat que le gouvernement mise sur un taux de croissance économique de 5,7% en 2017, 6,2% en 2018 et 6,5% contre 5 % en 2016. Ces perspectives de croissance devraient se réaliser dans un environnement non inflationniste, avec un taux d’inflation qui ressortirait en-dessous de la norme communautaire de 3% retenue par l’Uémoa. Cette prévision tient compte des orientations économiques du gouvernement et de l’évolution projetée de la conjoncture aux plans national, régional et international pour la période 2017-2019, détaille le rapport de la Commission des Finances et des Echanges. Elle s’inscrit dans le cadre d'orientation du Plan d'action du gouvernement pour la relance de façon durable du développement économique et social du Bénin.
Pour le budget général de l’Etat, gestion 2017, le gouvernement table sur l’investissement pour une agriculture d’envergure et le développement de quatre filières phares telles que le maïs, le riz, l’ananas et l’anacarde, la promotion de l’industrie de transformation et la professionnalisation de l’artisanat, le développement du capital physique et des infrastructures (routes, énergie, TIC notamment), la promotion d’un capital humain de qualité et attractif pour les créateurs de richesse et le développement du tourisme, l’aménagement et la vitalisation du territoire.
Prenant actes des orientations économiques du gouvernement, les députés ont relevé quelques insuffisances dans les documents budgétaires et fait des recommandations pour l’amélioration du projet du budget général de l’Etat gestion 2017 en cours d’élaboration. Ils ont suggéré au gouvernement de prendre comme priorité l’énergie qui est la base de tout le développement. Ils ont demandé l’ajout du palmier à huile aux quatre filières à développer, la prise en compte de la Vallée de l’Ouémé, l’emploi des jeunes, le Régime d’assurance maladie universelle (Ramu), les infrastructures routières, le développement du coton par zonage pour éviter le monopole dans le secteur. Les députés ont par ailleurs invité le gouvernement à reprendre le dialogue avec les partenaires sociaux pour éviter les grèves perlées dans le secteur public, la nécessité d’achever les travaux de construction du siège de l’Assemblée nationale, la prise en compte des problèmes d’autonomisation des femmes et le transfert des ressources aux communes. Ces différentes préoccupations des députés sur le budget 2017 en cours d’élaboration ont été appréciées par le gouvernement représenté par six ministres dont Abdoulaye Bio Tchané en charge du Développement, Candide Azannaï chargé de la Défense nationale, Hervé Hèhomey des Travaux publics et Odile Attanasso de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau