Les ministres de l'Intérieur, de la Justice et le procureur de la République du tribunal de première instance de Cotonou ont tenu une conférence de presse, jeudi 30 juin à Cotonou, pour réaffirmer les mesures prises par le gouvernement contre la vindicte populaire.
Les deux membres du gouvernement ont une fois encore dénoncé la justice populaire qui a coûté la vie à des présumés voleurs soumis à des atrocités. La montée de la vindicte populaire "tend à instaurer une culture de la barbarie" dans l'Etat, a déploré le ministre de la Justice avant d'"appeler chacun à prendre conscience de ce que l'Etat ne faiblira point."
"L'Etat ne peut être impuissant" face à ce que Joseph Djogbénou appelle théatralisation de "la mise à mort" faisant allusion aux publications sur les médias et les réseaux sociaux des images insupportables des scènes de brûlage de "voleurs".
La répression sera "sans relâche", a fermement déclaré le garde des Sceaux. Plus précisément, complète Sacca Lafia, ministre de l'Intérieur, les auteurs, co-auteurs, complices et toutes les personnes témoins des scènes de bûcher "sans pouvoir agir contre seront sanctionnés le plus durement possible".
Mais, la sensibilisation sera aussi de mise, a précisé le ministre de la Justice. Il compte sur les associations de défense des droits de l'Homme, les parents, et les collectivités locales pour "faire en sorte de retenir le degré d'animalité en chacun de nous et qu'en sus de l'être, nous soyons de vrais humains dans une société organisée".