Pour défaut de consensus, l’examen et le vote de la proposition de loi portant égalité d’accès aux fonctions entre l’homme et la femme ont été renvoyés sine die le mardi 19 février dernier par les députés. Pour l’heure, ce rêve qui représente un défi pour la gente féminine semblerait utopique aux yeux des parlementaires qui y dénoncent quelques irrégularités. Les députés ont-ils des inquiétudes au sujet de l’existence d’une telle législation qui accorde plus de privilèges à la femme ? Qui sait pour le moment si c’est par souci de transparence ou par peur de voir la femme se doter de pouvoir légal, de revendication de droits d’accès égalitaire aux fonctions que les parlementaires de la sixième législature ont renvoyé sine die le vote de cette loi le mardi dernier à l’Assemblée nationale ?
Le moins qu’on puisse dire est qu’il semblerait que les avis de ces honorables députés sur la question sont non seulement partagés. Certainement par souci de transparence et de consistance du texte à voter, on a dû renvoyer son étude pour donner un peu plus de temps à colmater les brèches et recueillir un large consensus. Certains ont justifié le vote de son ajournement qui a donné 61 voix pour, 5 contre et 1 abstention comme étant une volonté manifeste de voir demain la gente féminine se doter d’un instrument non compromettant à son avenir aussi bien politique que social. Mais quand on sait combien depuis lors les hommes sont hostiles à ce projet, beaucoup se demandent si ce verdict ne cache pas une peur bleue dont le signe avant coureur serait cette crise de ce report sine die. Toute chose dont l’aboutissement certain constituerait une sorte de noyade dans un dilatoire parlementaire. C’est évident qu’il en soit ainsi, mais si cela s’avérerait vrai, les femmes vont encore devoir attendre un moment avant d’espérer à nouveau que leur rêve ne soit plus utopique. De toute façon, l’initiateur de cette loi, l’honorable Djibril Débourou plaidant cette cause ne va pas se laisser aller au découragement.
Une chose qui est également sûre et qu’il importe de retenir, c’est que jamais les députés n’ont engagé un débat de l’ordre de la défense ou de la sauvegarde de la supériorité de l’homme sur la femme. Mais, si cela devrait arriver, cela n’arrivera pas avant qu’il ne soit tant, comme l’a su bien dit, Jean-Paul Sartre dans ‘’le Garçon du Café’’.