Séparés de moins de 60 mille voix au 1er tour de l’élection présidentielle de mars dernier, élection qui a finalement consacré la victoire de l’un des deux, Sébastien Ajavon et Patrice Talon avaient, tous deux, représenté le monde des affaires. Et, la fièvre de leur bataille a toujours présagé d’une rupture définitive entre les amis. L’alliance politique entre le roi du coton et le roi du poulet avait été annoncée comme fragile mais les deux hommes d’affaires devenus politiciens ont toujours géré les apparences côté caméra, multipliant les visites à domicile, les accolades, les communiqués formels et informels distillés via les réseaux sociaux. Toutefois, à la lumière d’informations apportées par des sources proches des deux camps, car les choses en seraient déjà là, semblent sonner la fin de l’entente. Sébastien Ajavon semble n’avoir toujours pas digéré le non respect des accords d’entre deux tours tant sa participation est analysée comme déterminante à la victoire de la « Rupture ». Les 6 ministres promis et finalement 3 seulement à l’arrivée. Une situation qui a jeté le froid. Ensuite dans la gestion du conflit entre le GIPC, entendez Groupement des Importateurs de Produits Congelés et Sébastien Ajavon, le patron de Cajaf Comon, semble indiquer un parti pris du gouvernement décidé à favoriser le GIPC en baissant les droits de douane contrairement à la demande de Sébastien Ajavon qui cite le stock dont il dispose et qui a été dédouané sur les anciens tarifs douaniers. Aussi, la gestion des projets Télécoms se ferait depuis le Palais de la République par Monsieur Patrice Talon au détriment du ministère en charge, représentant les intérêts de Sébastien Ajavon. Autant de voyants au rouge qui laissent présager d’un clash politique qui offrirait à l’opposition politique, une caution financière pour exister. On annonce d’ailleurs un rapprochement entre certains députés, l’homme du parti MADEP et Sébastien Ajavon. Ce rapprochement aurait pour but de préparer la suite du clash. Les scores du premier tour et la campagne du second tour main dans la main, avaient donné l’impression aux populations de confier leur destin à un duo de gagneurs. Le clash ne pourra qu’envoyer un mauvais signal dans un contexte économique très défavorable au Bénin et à la fin de la période de grâce des 100 jours.
Worou BORO