La commission nationale chargée des réformes politiques et institutionnelles mise en place par le Chef de l’Etat a travaillé dans les délais de 30 jours à lui imparti. Depuis le mardi 28 juin 2016, elle a déposé son rapport définitif à qui de droit. Mais juste au lendemain du dépôt de ce rapport, une polémique enfle sur le montant perçu par ses membres.
10 millions de nos francs, c’est l’enveloppe gagnée par chaque membre de la commission nationale chargée des réformes politiques et institutionnelles. Ainsi donc, contrairement à l’information qui a circulé ces derniers jours, c’est bien l’enveloppe perçue par chaque membre. En tout cas, c’est l’information que nous détenons de quelques membres de ladite commission qui ont accepté de satisfaire à notre curiosité. Lorsqu’on sait que le décret qui a installé la commission a nommé 35 membres, il est donc facile de conclure à une enveloppe de 350 000 000 f CFA. On peut donc conclure que cette commission a couté près du demi-milliard pour le contribuable béninois ; puisqu’au-delà des 350 000 000, il faut également ajouter les primes de responsabilité pour les membres du bureau et surtout le président de la commission. Il faudra aussi mettre dans la balance les émoluments payés au personnel d’appui. Ici, il faut entendre surtout l’équipe technique constituée de juristes et autres membres du cabinet qui a appuyé les commissaires. Si chaque membre de la commission est à 10 000 000 f, les cadres d’appui doivent être tout au moins à 2 ou 3 000 000 chacun ; sans oublier les charges locatives relativement à l’hôtel Azalai qui a abrité les séances d’audition des groupes organisés et autres associations ; les frais d’édition du rapport général et autres faux frais…
Quand on met tout ceci dans la balance, on peut dire que si la commission n’a pas couté 500 millions, alors elle n’est plus loin de cette enveloppe. Ce qui peut paraitre excessif, vu que le gouvernement a promis de réduire de manière substantielle le train de vie de l’Etat. Et justement sur la question, certains membres de la commission estiment que le gouvernement de Patrice Talon a consenti beaucoup d’efforts en ne payant pas au même taux les membres de la commission des réformes politiques et institutionnelles comme cela a été le cas sous le président Boni Yayi. Ce qui signifie que les deux différentes commissions qui ont travaillé sous le régime précédent dans le domaine des réformes constitutionnelles ont encore coûté plus chères à l’Etat béninois. Ce qui est sûr, la question du budget n’a jamais été discutée en plénière de la commission.
Présidée par Me Joseph Djogbénou, Garde des sceaux, la commission avait pour mission, sur la base du programme de société du candidat Patrice Talon, « d’étudier et de proposer […], les réformes politiques et institutionnelles visant à améliorer le modèle politique béninois conformément aux options fondamentales de la Conférence nationale de février 1990 ». Pour ce faire, la mission à consister à « recenser et évaluer les mesures politiques, institutionnelles et juridiques nécessitées par la réforme ainsi que les modalités de leur mise en œuvre en vue du renforcement du régime démocratique ».
Les propositions contenues dans le rapport seront mises en forme par le gouvernement de Patrice Talon puis soumises au peuple béninois par référendum.
« Dans les approches qu’elle propose, la Commission a voulu être la plus pragmatique possible » C’est pourquoi, le rapport a dressé une liste de propositions concrètes ; lesquelles propositions contenues dans le rapport « ont rencontré l’adhésion de tous les membres de la Commission. Elles sont, pour certaines, précises et tranchées et pour d’autres, mesurées et ouvertes. Les premières témoignent de la réalisation de l’accord complet des commissaires alors que les secondes sont le produit d’un consensus ».
Symplice Comlan