Des 83 députés, il devrait s’abstenir de faire des remarques au sujet de la dette de la Société nationale de promotion agricole (Sonapra) envers la Sodéco. L’ancien Dg Sonapra et député à l’Assemblée, Idrissou Bako, n’est pas indiqué à donner des leçons de gouvernance dans une affaire qui lui colle à la peau.
Lorsqu’on a des soupçons qui pèsent sur sa gestion, on s’abstient de s’exposer comme l’a fait Idrissou Bako à l’Assemblée nationale. S’il était si exemplaire, la Sonapra, société qu’il a gérée ne connaîtra pas une dette aussi énorme de 29 milliards de Fcfa envers la Sodéco (Société de développement du coton). Le comportement du député parait osé, puisqu’il s’est même permis de demander au ministre des Finances de revoir ses chiffres. On est tenté de solliciter le concours des fouineurs inspecteurs afin d’aider à dénicher les niveaux d’implication de ce député dans ce carnage financier. L’idée ne serait pas mal vue, car on ne peut prétendre donner des leçons alors qu’on a des comptes à rendre de sa gestion. En effet, au cours de l’examen du projet de loi de finances rectificatives pour la gestion de 2016, mardi dernier, l’ancien directeur général de la Sonapra a déclaré que la société qu’il a dirigée au moment de la crise ne doit pas à la Sodeco, mais à l’Etat ou à la campagne cotonnière. Le député a certainement la mémoire courte, mais l’histoire, sans doute têtue, est là pour lui rappeler l’essentiel. En effet, lorsque le tout puissant Chef de l’Etat d‘alors, Yayi Boni, avait, unilatéralement décidé de confisquer la Sodéco et en confier la gestion à l’Etat, c’est bien lui Idrissou Bako qui était le bras opérationnel de ce plan suicidaire de son chef. On se rappelle de tout le montage orchestré à l’époque avec des chiffres arrangés de tonnes de coton égrené et le grand bal médiatique orchestrée par ce député tout puissant à l’époque. L’histoire du coton sous Yayi est une nébuleuse qui n’a même pas commencé par dérouler ses pages. Le député devra être patient, car il aura bientôt tout le temps pour s’expliquer devant les instances appropriées. Penser tuer le débat avec une intervention tout aussi erronée à l’Assemblée est un exutoire facile qui ne saurait le dédouaner. Le plus dur et même le plus éprouvant arrive. Ce n’est certainement qu’une question de temps.
Pourtant, Bako avait écarté la Sodéco
Toujours dans le souci de rafraichir la mémoire au député (puisqu’il est censé le connaître), le gouvernement de son Chef (Yayi Boni) avait décidé en son temps de payer les usines d’égrenage de coton. L’ancien directeur et député l’a sans doute oublié, mais l’opinion a encore à l’esprit ce feuilleton. A l’époque, toutes les factures des prestations de la Sodéco tombaient dans un trou noir. Cette éviction (sur la durée) orchestrée en intelligence avec l’ancien directeur est un dommage énorme dont il n’a certainement pas conscience. C’est bien curieux qu’il ait oublié tout ceci.
AT