L’attribution des bourses d’excellence d’étude universitaires à l’étranger aux jeunes béninois se fait suivant des critères qui ne permettent pas de les attribuer ni à des enfants d’amis, encore moins aux enfants d’autorités. Parmi ces critères, on note celui relatif à l’âge des bénéficiaires qui s’avère être le plus important. En effet, selon le décret 2005-512 du 18 août 2005, il faut être âgé de 18ans au plus au 31 décembre de l’année d’obtention du BAC. Ainsi, il ne suffit pas d’être admis au baccalauréat et figurer parmi les 3 meilleurs avec mention très bien pour décrocher cette bourse qui était par le passé , l’apanage des titulaires du BAC D. Car, d’après le décret 2007-272 du 1- juin 2007 «on peut être 1er sur le plan national et être frappé par le critère d’âge» En dehors de ce critère primordial, il y a, toujours, d’après le décret du 16 juin 2007, qu’il faut « être retenu parmi les deux meilleurs (garçon et fille) admis par série du baccalauréat avec mention très bien : être le premier des admis de sexe masculin dans la série, être la première des admises de sexe féminin ». C’est l’ensemble de tous ces critères qui fait sortir une liste des candidats retenus par une commission nommée à cet effet depuis 2007. Il n’est donc pas facile de donner des bourses d’excellence à des enfants d’amis ou de parents qui ne se retrouveraient pas dans la combinaison de ces critères. En clair, dire que les bourses ne sont pas destinées aux ayants droit est complètement excessif. Cependant, il est loisible aux nouvelles autorités de changer ou modifier ledit décret pour fixer d’autres critères qui n’attribuent exclusivement la bourse d’excellence qu’aux meilleurs candidats admis.
Les vérités sur une polémique qui n’en était pas une
Après le passage de la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique devant la Représentation nationale à l’Assemblée nationale, la rédaction de l’événement précis, qui a suivi ces dernières années le fonctionnement de certaines structures techniques de l’enseignement a conduit une enquête auprès de personnes ressources ayant une idée claire du fonctionnement de la Commission chargée de l’attribution des bourses en vue de faire connaitre et rappeler à tous, les critères de sélection des candidats devant bénéficier de cet appui institué par l’Etat béninois depuis quelques années. Il ressort des investigations faites que les principes clairs sont établis depuis de longues dates en la matière. En effet, selon les recoupements faits, auprès d’autorités du Ministère de l’enseignement supérieur aussi bien actuelles qu’anciennes, les bourses d’excellence sont encadrées par des textes bien précis. Et pour preuve, les bourses d’excellence pour les études universitaires à l’étranger sont attribuées selon des critères dont les principes sont clairs comme de l’eau de roche, donc précis, conformément au décret 2005-512 du 18 août 2005. Pour bénéficier de cela, le postulant doit être retenu parmi les trois meilleurs admis au baccalauréat avec la mention très bien dont une fille et être âgé de 18 ans au plus au 31 décembre de l’année d’obtention du BAC. Mais force est de constater que, nonobstant la clarté de ces critères, certains candidats qui ne les remplissent pas, se permettent le luxe de postuler, pour tenter leurs chances ou pour compter sur des parrainages politiques. De sorte qu’il a été remarqué par les autorités de ce département ministériel, que dans la pratique, seuls les titulaires du BAC, série D recevaient ladite bourse. Ainsi, le Ministère a décidé de régler le problème d’équité et d’injustice sociale qui étaient soulevées dans l’opinion publique à travers la prise d’un nouveau décret qui a permis d’élargir le champ d’application du décret. Il s’agit du Décret 2007-272 du 16 juin 2007 qui dispose que tout postulant doit être retenu parmi les deux meilleurs (garçon et fille) admis par série du baccalauréat avec la mention très bien et être le premier des admis de sexe masculin dans la série, être la première des admises de sexe féminin. C’est donc la combinaison de tous ces critères qui fait sortir une liste des candidats retenus par une Commission nommée à cet effet depuis 2007.
Des dispositions inviolées jusqu’ici, mais réformables
Selon les clarifications des autorités du Ministère de l’enseignement supérieur, les dispositions légales de ce décret ont également permis de contrecarrer les magouilles, notamment le plan des personne voulant attribuer des bourses d’excellence à des enfants d’amis ou de parents qui ne se retrouveraient pas dans la combinaison de ces critères. Car, on peut être classé premier sur le plan national et être frappé par le critère d’âge. Ces clarifications des autorités ont la particularité d’édifier les parents des postulants qui se plaignent souvent, puisque n’ayant souvent pas de vraies informations sur le processus d’attribution des bourses. En clair, il ressort des recoupements faits qu’affirmer que les bourses ne sont pas destinées aux ayants droit au Bénin pourrait être désormais considérée comme une intoxication. Car, si on retient un seul critère par exemple le classement au niveau national, on peut s’y engouffrer. Certes, le processus d’attribution de cette catégorie de bourse mérite une compréhension, mais on retient que les bourses d’excellence ne peuvent être destinées ni à des amis, encore moins aux enfants d’autorités au Bénin. Néanmoins, dans le cadre des nouvelles réformes en cours dans tous les secteurs, les nouvelles autorités en charge de l’enseignement peuvent, si elles le désirent, ou pour imprimer leurs marques de fabrique, réaménager les textes existants, donc ledit décret, pour fixer d’autres critères qui n’attribuent exclusivement la bourse d’excellence qu’aux meilleurs candidats admis.
Germin GIMIDO/Anselme HOUENOUKPO