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39, 26% au Cep 2016 : La rupture livre la vérité des chiffres
Publié le jeudi 7 juillet 2016  |  Fraternité
Ecoliers
© aCotonou.com par Matin Libre
Ecoliers beninois




Surprise ! 39, 26% de taux de réussite au Cep 2016 contre 89,1% en 2015. Le fossé est grand, mais se justifie. Enfin, le régime de la rupture révèle la vérité sur le niveau des candidats à l’examen du Certificat d’études primaires (Cep). Une première. De Kérékou à Yayi, les différents gouvernements ont habilement caché au peuple les conséquences de l’introduction du programme d’enseignement dit ‘’Approche par compétence (Apc)’’, communément appelé Nouveau programme, dans le système éducatif au Bénin. La manne financière injectée par les Partenaires au développement pour la mise en œuvre de ce programme n’a jusqu’ici pas permis sa remise en cause aux fins d’une évaluation approfondie. Quelques séminaires de formations et les conclusions étaient presque toujours connues d’avance : ‘’Il faut renforcer la capacité des enseignants, le programme en lui-même est excellent’’. Cinq années de phase expérimentale et l’Apc a été généralisée à partir de 1999. Depuis, les résultats à l’examen du Cep sous l’Apc ont souvent avoisiné les cent pour cent, en dépit des critiques sur la baisse du niveau des apprenants.

Et voilà le Cep de la rupture !
Le Cep 2016 tranche avec un système d’évaluation qui ne reflète pas le niveau des candidats. Pas de rachat sous la rupture. Il faut éliminer 6 compétences sur 8 pour tirer son épingle du jeu. Mieux, le gouvernement Talon ne s’est pas attribué une marge politique. Mandat unique oblige. Contrairement à son prédécesseur, l’homme du Nouveau départ n’est pas obsédé par un populisme destructrice de l’intelligence. Le processus de délibération n’a donc pas été enrhumé par le véto d’un Chef d’Etat en quête d’un second mandat. Talon refuse de tricher avec le niveau des générations futures. Les acteurs du système éducatif sont mis devant leurs responsabilités et il faut espérer qu’ils en tireront toutes les conséquences. Il faut rappeler que c’est sous Yayi que l’opinion a découvert l’existence du fameux pourcentage politique qui gonflait les taux de réussite à l’examen du Cep. Mais la rupture livre enfin la vérité des chiffres. Le réformateur vient de mettre le doigt sur l’une des plaies du système éducatif béninois. Il s’agit d’un programme d’enseignement que peinent à maîtriser apprenants, enseignants et mêmes les corps de contrôles. Les nombreuses mesures correctives élaborées dans les différents champs de formation de ce programme n’ont pas suffi à améliorer sa mise en œuvre.

L’heure des réformes
Sinon, le président Talon a-t-il tort de déclarer à ses premières heures du pouvoir que le Bénin se porte mal dans tous les secteurs ? En tout cas, les résultats du Cep prouvent que ça va mal au niveau du système éducatif dans son ensemble et au primaire en particulier. Que peut-on attendre des enfants à niveau approximatif envoyés au secondaire et qui seront confrontés 4 ans plus tard à l’examen du Bepc, et dans 7 ans au Bac, le premier diplôme universitaire. Ces résultats du Cep interpellent donc l’ensemble des acteurs et imposent une évaluation approfondie du programme d’enseignement en cours. Patrice Talon qui a pensé dans son projet de société à la création d’une zone franche du savoir et de l’innovation a de quoi s’inquiéter.

A quand l’opérationnalisation du Cne version rupture ?
L’homme du Nouveau départ avait aussi annoncé un Conseil national de l’éducation qui dorénavant doit décider des politiques et orientations nécessaires pour des réformes objectives et le suivi du système éducatif béninois. A en croire le chef de l’Etat, ce conseil devrait être au-dessus des ministères sectoriels et composé des sommités du secteur. Vivement l’avènement de ce conseil. En attendant, l’on peut d’ores et déjà analyser les causes de l’échec massif à l’examen du Cep. Et en seconde zone, il y a bien les grèves perlées, l’abandon des classes pour des raisons électorales, le retard des subventions aux établissements publics qui souffrent notamment du manque de moyens depuis la mesure de gratuité à tout vent instaurée par le régime Yayi. Il y a aussi l’impact des Tic et des médias, le manque d’encadrement dans les ménages. Mais, se focaliser uniquement sur ces causes serait une grave erreur. Vivement que le gouvernement Talon aille au-delà. L’éducation du quartier latin de l’Afrique en a besoin.
Arnaud DOUMANHOUN
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