Devant une société pharmaceutique grossiste, le mardi 5 juillet à Cotonou, les membres du collectif des pharmaciens du Bénin contre le trafic du médicament et pour la réunification de la profession ont exhorté les autorités sanitaires à diligenter une enquête qui conduirait à la vente du médicament à travers des couloirs licites.
« Nous, pharmaciens du Bénin, réunis au sein du collectif des pharmaciens du Bénin contre le trafic du médicament et pour la réunification de la profession exigeons : (…) qu’une commission d’enquête soit mise en place pour inspecter toutes nos sociétés grossistes privées et publiques afin de faire la lumière sur la situation ». C’est ce qu’ont déclaré, le mardi 5 juillet à Cotonou, devant les locaux d’une société pharmaceutique grossiste, les membres du collectif.
Deux cartons de médicaments douteux interceptés
A l’origine de cet appel formulé à l’endroit des autorités sanitaires, la livraison de deux cartons de médicaments destinés au marché informel du département du Plateau et qui ont plutôt échoué dans une pharmacie à Kétou. Sont actuellement en cours les procédures judiciaires, d’où l’espoir des détenteurs des officines de voir manifester le leadership d’Etat et la volonté des autorités sanitaires à lutter efficacement contre l’automédication et ses corollaires sur la santé des populations.
Une affaire d’article 7 à respecter
Leur interpellation touche également au respect des textes en la matière. Il s’agit, entre autres, selon le docteur Louis Koukpémèdji, président du Syndicat indépendant des pharmaciens du Bénin (SIPHAB) et porte-parole du collectif, de la nécessité de faire appliquer l’article 7 du décret n°2000-410 qui fait obligation aux dépôts pharmaceutiques de s’approvisionner auprès du pharmacien d’officine, puis l’article 7 de l’arrêté interministériel n°006/MICPE/MSP/MFE/DC/DCCI du 18 février 2002 qui interdit aux grossistes répartiteurs de céder directement des médicaments aux formations sanitaires privées et aux dépôts pharmaceutiques.
Les autorités politico-administratives et sanitaires doivent jouer leur partition « dans la lutte contre le trafic de médicaments et la vente illicite du médicament (ainsi que) dans la réunification et l’assainissement de la profession pharmaceutique », ont souligné les membres du collectif des pharmaciens du Bénin, comme condition minimale pour la quête du bien-être sanitaire des populations.
Vadim QUIRIN