Le Président de la République, précurseur du Nouveau départ, lors de son discours d’investiture, avec ardeur témoignait au peuple béninois sa volonté de bannir certaines tares de la société béninoise. En trois mois de gouvernance, le régime Talon est en train de faire son petit bonhomme de chemin. Mais l’administration béninoise caresse encore ses vieilles attitudes, car toujours caractérisée par la banalisation, le retard et l’absentéisme.
Lors du face-à-face entre Patrice Talon et son challenger Lionel Zinsou à la télévision nationale, (Ortb), le Président de la République, dans sa première phrase, certifiait que ‘’ le Nouveau départ’’ n’est pas un slogan mais l’expression d’un idéal. Ce qui voudrait dire que nous allons désormais vers de nouveaux horizons, afin de rompre avec certains comportements qui portent atteinte au décollage du pays. C’est vrai qu’avec trois mois aux affaires, le gouvernement Talon a pris des résolutions pour le bien-être des Béninois.
Cependant, force est de constater que l’administration béninoise est laissée pour son compte. En effet, rien n’a bougé du côté de l’administration publique béninoise. Les retards et absences sont de plus en plus légions, personne ne contrôle plus personne, les ordres donnés par les responsables hiérarchiques ne sont point exécutés, les bureaux de services sont devenus des lieux d’échange ou de concubinage entre les agents. Les clients sont traités de tous les maux dans les administrations publiques. Le résultat est que la lourdeur administrative a pris de l’ampleur.
Les retards ou absences dans l’administration publique à l’ère de la rupture
Les deux premières semaines du Président Talon au pouvoir, des agents permanents ou contractuels de l’Etat sont au service à l’heure. Personne ne voulait être victime du ‘’nouveau départ’’, la fameuse expression d’un idéal. Ils se rendaient tous au service à l’heure. Ce qui favoriserait des embouteillages à hauteur de Calavi à partir de six heures. Se faisant, ces agents pensent que le Président Talon allait procéder de la même manière que son prédécesseur, qui descendait dans les ministères, directions ou sociétés sous tutelles de l’Etat par des visites inopinées. Quelques jours après que le chef de l’Etat n’a adopté un tel comportement, ces agents prennent le vilain plaisir de venir au service à neuf heures voire onze heures. Certains s’absentent catégoriquement sans aucun prétexte.
La banalisation de la fonction publique
La négligence s’observe sous plusieurs formes dans l’administration publique béninoise. Tout d’abord, certains agents de la fonction publique prennent leurs bureaux comme des lieux de rencontre ou de passage. C’est dans les bureaux que les agents discutent de tout ou de rien entre eux. C’est dans ces mêmes bureaux qu’ils reçoivent les copines du quartier. Certains vont jusqu’à des actes ignobles dans ces hauts lieux de service.
C’est le cas d’un Directeur des affaires financières (Daf), d’une administration sous tutelle du ministère de l’économie et des finances en pleine masturbation via internet qui a fait l’objet de propagande dans certains quotidiens de la place. Certains ont des comportements malsains vis-à-vis des administrés. Ils tiennent des propos irritants comme quoi : « tu peux avoir des parents présidents, ministres, députés ou directeurs de sociétés, moi je suis là pendant trente ans. J’ai pris titre foncier. Sort de mon bureau. Ne me donne pas de soucis. Ton dossier est trop léger » et bien d’autres expressions. Dans certaines administrations, le responsable hiérarchique donne des instructions et des subalternes refusent d’exécuter. Les clients sont laissés à leur propre compte et se trouvent obligés de vider les lieux. Ce qui joue sur le programme des administrés et portera certainement atteinte à l’économie du pays.
L’intervention du Président Talon vivement attendue
Parfois, des administrés, des clients viennent de très loin pour des services et dans les conditions les plus pénibles et se retournent chez eux sans avoir gain de cause à cause des agents indélicats. Et si les plus de 65% de Béninois ont porté leur choix sur le candidat de la rupture, c’est évidemment pour rompre avec ces anciennes méthodes. Connaissant le stratège atypique du Président Talon, il va falloir que des mesures idoines soient prises pour décourager les acteurs de ces crimes dans l’administration béninoise. Sur ce, le président Talon est connu de tout les béninois par sa capacité de trancher sur des questions données et s’il ne procède pas à des visites inopinées, il y a milles et unes autres manières pour en finir avec ces vils comportements qui gangrènent l’administration béninoise.