L’on s’achemine vers des choix décisifs pour l’avenir de l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb). Ses responsables doivent sortir d’un prochain conseil des ministres. Il s’agit des directeurs de la Radiodiffusion nationale, de la Télévision Nationale, de la Station Régionale de Parakou et du secrétaire général de l’Ortb.
La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) vient d’achever sa lourde et précautionneuse mission qui a d’abord consisté à l’enregistrement d’une quarantaine de dossiers parvenus à son siège sous plis fermés, avec la mention « Dossier pour l’Appel à candidatures de la Haac. A n’ouvrir qu’en séance ».Après l’ouverture des plis,la présélection s’est déroulée en une dizaine de jours pour finalement sortir vingt-quatre(24) dossiers soumis, quelques jours plus tard, à l’examen des Conseillers qui ont eu à apprécier et noter les candidats sur la base de barèmes bien définis. La phase de sélection a clôturé la mission de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication. Elle s’est déroulée du 28 au 30 juin 2016. Elle a consisté à soumettre à un entretien, les candidats retenus à la présélection. Les vingt-quatre (24) candidats aux postes de directeurs ont défendu leur projet devant l’Assemblée des 9 Conseillers. L’accent a été surtout mis sur l’aisance, l’argumentation et la maîtrise du projet soumis, la culture générale. Selon l’article 6 alinéa 3 de la loi 92-021 du 21 août 1992 relative à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, l’instance propose plusieurs candidats parmi lesquelles l’autorité de décision opère son choix. Rien n’oblige le président de la République, Patrice Talon, à s’empresser de nommer les responsables d’organes… Peut- être le Directeur de la Télévision dont le mandat venu à terme, a pris service en novembre 2012 avec un décret de nomination signé en Février 2013. La situation paraît moins contraignante au niveau du Secrétariat Général, de la Radiodiffusion Nationale et la Station Régionale qui sont rentrés en fonction le 25 juillet 2013 et leurs décrets de nomination signés le 12 septembre de la même année. Toutefois, les nominations pourraient intervenir, peut être aussi sans le Directeur de la Radiodiffusion Nationale. Sur la dizaine de candidats à la date de dépôt, seulement deux (02) ont été retenus au terme de la présélection. Les autres candidats ont été éliminés pour raisons diverses (défaut de dossiers, manque de pièces justificatives, dossiers mal confectionnés etc). Or, la loi dit expressément qu’il faille proposer une liste de trois (3) noms pour nomination en Conseil des Ministres. Acheminons-nous vers la reprise du processus ? Rappelons tout de même que la jurisprudence existe dans les deux cas.
En effet, le Président Yayi Boni s’était seulement contenté de deux noms pour nommer le responsable d’organe de service public. Peu avant l’avènement de Yayi en 2002, le Président Mathieu Kérékou a retourné le courrier ne comportant qu’un seul nom. La Haac du président Timothée Adanlin a dû faire marche arrière pour renvoyer des listes comportant chacune trois (3) noms de candidats. Le recours en invalidité de la décision N°2002-268 en date du 17 juin 2002 portant nomination de Fidèle Edoh Ayikoué n’a pas prospéré. La décision Dcc 03-085 du 28 mai 2003 de la Cour constitutionnelle conduite par Conceptia Houinsou a d’ailleurs jugé conforme à la constitution la nomination du Directeur Général de l’Ortb. A cette date, le président de la rupture, Patrice Talon, peut aller en roue libre vers ses nominations. Il lui est loisible d’accepter ou de rejeter les deux noms proposés à nomination du Directeur de la Radiodiffusion Nationale. Pour les postes à pourvoir, il convient, dans le choix, de jouer sur l’équilibre régional. Ce choix se fera entre onze (11) candidats dont trois femmes.
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