C’est désormais clair. Tous les candidats ayant postulé et composé aux concours de recrutement organisés au profit de l’administration des finances retournent en salle de composition à l’exception des fraudeurs identifiés. Pour ce qui concerne les agents de l’Etat à la base de cette situation, ils recevront les sanctions afférentes aux fautes commises. Ainsi en ont décidé les membres du gouvernement, statuant jeudi 7 juillet sur un pan du rapport de la Commission mise en place à cet effet.
Les concours directs organisés en 2015 au profit du ministère de l’Economie et des Finances sont annulés. Ils seront repris et organisés suivant les textes en vigueur et en relation avec la direction de l’Office du Bac et la direction des Examens et Concours. Les candidats qui ont participé à des fraudes seront exclus de la liste des candidats au concours. Ceux admis à concourir sont exemptés de nouveaux droits d’inscription. Les agents de l’Etat responsables des 23 défaillances et irrégularités relevées dans l’organisation des concours incriminés sont déchargés de leurs fonctions et des procédures disciplinaires seront engagées à leur encontre, de même que les procédures judiciaires.
Ce package de décisions a été pris par les membres du gouvernement réunis en Conseil des ministres, ce jeudi 7 juillet, après avoir pris connaissance des conclusions de la commission mise en place le 3 mai dernier pour vérifier la régularité des concours organisés en 2015 au profit de l’administration centrale des finances, des régies financières et d’autres corps de l’Etat. La première phase des travaux, selon le ministre d’Etat Pascal Irenée Koupaki, n’a porté que sur le dossier de l’administration des finances. Au terme des travaux, «la commission a décelé de nombreux cas de violations des lois et textes en vigueur en de très nombreux articles. Des actes administratifs dépourvus d’existence légale ont été pris au cours des différentes phases de l’organisation des concours. Des cas graves de défaillance et d’irrégularités ont été constatés dans l’organisation de ces concours… », a révélé le ministre d’Etat. Aussi, poursuit-il, les membres de la commission n’ont pas eu accès à toutes les informations et à tous les documents. «Des copies ont disparu, la liste des candidats introuvable, des listes d’émargement ont disparu, des dossiers de candidats au concours non disponibles… », liste Pascal Irenée Koupaki au rang des manquements observés.
Pourtant, les travaux de la commission pour ce qui concerne le ministère de l’Economie et des Finances se sont limités à un échantillon représentant à peine le tiers des listes d’émargement ou des effectifs, a aussi indiqué le ministre d’Etat. Malgré cette difficulté, note-il, le tableau des défaillances et des responsabilités a pu être établi par structure et par personne impliquées. D’où les mesures importantes sus-annoncées pour faire rétablir l’ordre quant auxdits concours.
Autres décisions importantes
Le projet de décret portant création, attribution, organisation et fonctionnement du Conseil du numérique présidé par le président de la République a été adopté par les membres du gouvernement au cours de la même séance. Il s’agit pour le gouvernement, à la suite des conclusions de la réunion organisée les 31 mai et 1er juin dernier à Cotonou pour susciter des réflexions sur des solutions innovantes relatives au numérique, de marquer sa volonté politique à travers la mise à jour d'un cadre stratégique, la définition d’une nouvelle politique sectorielle et la mise en place d’une stratégie nationale et d’un plan d’action d’ici fin septembre prochain à travers des projets structurants porteurs d’emplois. Les statuts de l’Agence nationale des patrimoines et de développement du tourisme ont été également approuvés au cours de la séance.
Josué F. MEHOUENOU