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Impressions de l’avocat des lauréats et des syndicalistes
Publié le lundi 11 juillet 2016  |  Fraternité
Marche
© aCotonou.com par TOP
Marche des confédérations syndicales sur la Préfecture
Mardi 25 Mars 2014, Cotonou: Les Confédérations et Centrales Syndicales effectuent une marche sur la Préfecture de Cotonou pour exiger la satisfaction de leurs revendications Photo : (De gauche à droite) M. Dieudonné Lokossou, Secrétaire Général de la CSA Bénin, M. Noël Chadaré, Secrétaire Général de la COSI Bénin, M. Paul Issé Iko, Secrétaire Général de la CSTB et M. Laurent Mètognon, Secrétaire Général de la FESYNTRA-FINANCES.




Me Tchiakpè, Avocat des lauréats : « Je dirai que la décision du gouvernement est irresponsable »
Ma première réaction, c’est de vous dire que ce n’est pas par voix de presse que ces concours vont être annulés. Il fallait notifier la décision aux parties intéressées afin que chacun prenne les dispositions dans le cadre de ces concours à polémique. S’il fallait faire un commentaire, je dirai que la décision du gouvernement est irresponsable. Parce que c’est l’Etat qui a organisé les concours et proclamé les résultats. L’Etat étant une continuité, je ne vois pas pourquoi on revient sur la même question, sans respecter les délais requis. Je dirai que cette décision n’est pas responsable. On doit tenir compte du processus de recrutement relativement à l’Etat, c’est-à-dire l’organisation du concours, le déroulement des épreuves, la proclamation des résultats, la titularisation pour faire de l’intéressé un Agent permanent de l’Etat. Aujourd’hui, on a organisé des concours dont les résultats sont déjà proclamés. Je me demande si on doit annuler un concours qui fait partie du passé. Il y a un problème qui se pose, je ne me retrouve pas avec eux dans la même logique. Ils pensent que ça va être facile, ce n’est pas vrai. Parce que nous allons saisir les juridictions et on fera les recours qu’il faut. On va se faire entendre. Je crois que les juges de la Chambre administrative de la Cour suprême ne pensent pas la même chose. Ils vont essayer de dire le droit. On les attend. Même leur première décision de suspension de la procédure d’engagement dans la fonction publique, vous vous imaginez, les intéressés ont 2 mois pour faire les recours. Et ils n’ont pas notifié jusqu’à ce jour. On prend des décisions qu’on ne retrouve pas, je crois que le Bénin a de quoi s’interroger aujourd’hui.

Dieudonné Lokossou, Sg Csa-Bénin : « Je souhaiterais qu’à l’avenir, on prenne des dispositions pour éviter ces genres de problèmes »
« Je crois que cela va de soi. Nous sommes dans un Etat de droit, et notre Constitution dit que tous les citoyens doivent accéder à la fonction publique dans la légalité et sans entrave. Les concours étaient entachés de fraude. Et ce n’est pas la première fois qu’on annule un concours dans notre pays. Pendant que le Chef d’Etat Boni Yayi était en fonction, nous avions revendiqué l’annulation d’un concours qui était entaché d’irrégularités. Ça a été fait sans tambour ni trompette. Le fait que des confédérations syndicales se soient préoccupées à un moment donné des concours qui sont entachés de fraudes, et que le Gouvernement accède à notre requête pour les annuler, ce n’est pas une victoire pour la classe ouvrière. C’est une victoire pour notre peuple et ceux qui, de bonne foi, ont fait les frais de ces concours et ont été abusés. Je pense en toute humilité que le Gouvernement a fait son boulot. On n’est pas là pour attaquer le gouvernement dans tous les actes qu’il pose. La décision n’a pas été prise dans la précipitation, sous l’effet d’humeur. La décision a été précédée d’une enquête minutieuse avec une démarche scientifique. On a dissimulé même des documents. La commission mise en place a eu beaucoup de difficultés, mais est parvenue à sortir la vérité. Si les conclusions de la commission ont été validées, nous ne pouvons dire que nous sommes sur la bonne voie pour l’organisation des concours sans fraude dans notre pays. Je souhaiterais qu’à l’avenir, on prenne des dispositions pour éviter ces genres de problèmes, ces genres de comportements qui frisent la délinquance au sommet de l’Etat et que les concours soient organisés avec loyauté. Que les concours soient organisés dans une totale transparence, pour que ceux qui réussissent sachent qu’ils ont vraiment mérité. Nous ne pouvons pas prôner l’excellence et encourager la médiocrité. Je salue une fois encore la décision du Gouvernement, parce que c’est un acte qui relance le débat, pas dans l’intention de nuire au pouvoir en place, mais pour permettre désormais aux gouvernants de mieux faire. Parce qu’il y a eu suffisamment de problèmes dans l’organisation des concours sous le régime précédent. Il faut donc corriger les tares qui ont été identifiées… »

Noël Chadaré, Sg Cosi-Bénin : « En agissant ainsi, le Gouvernement a rétabli la crédibilité des concours »
Nous devons nous réjouir de la décision prise pour le Gouvernement en Conseil des ministres. Nous devons nous en réjouir parce que c’était la direction que nous avions indiquée au Président Talon quand il a été élu. Nous avons souhaité que ces concours soient annulés. Mais il a préféré adopter une autre démarche. Il a suspendu d’abord les concours, quitte à mettre sur pied une commission pour y vérifier des actes frauduleux ou non. Ce qui a été fait. En annulant intégralement ces concours à polémique, on peut dire que le Gouvernement a accédé à notre requête. Et c’est ce que le peuple aussi a souhaité. Je me réjouis davantage, parce que non seulement, on a annulé les concours au profit du Mef, mais aussi on a sanctionné. Parce qu’en 2013, on a annulé les concours, mais on n’a pas sanctionné. Au contraire, ceux qui étaient à l’origine de ces concours frauduleux ont été promus, d’autres ont été maintenus à leur poste. La différence ici, c’est que les véritables instigateurs seront sanctionnés. Les candidats qui bénéficiaient de la fraude ne vont plus participer aux concours qui seront repris. Il faut désormais que le mérite prime. On ne doit pas aller dans la fonction publique par infraction, par favoritisme, ni népotisme, ni régionalisme. Le mérite doit caractériser les concours qui seront organisés. On ne peut pas construire un pays sur la base de la médiocrité. Je dois vous dire que dans l’ensemble que nous sommes satisfaits. Mais il faut aussi mettre un bémol. Il a été décidé d’annuler les concours au profit du Mef. Mais il y a aussi d’autres concours qui sont en suspens. Il faut que le gouvernement se prononce le plus vite possible. Qu’en sera-t-il des autres concours ? Parce que le suspense reste entier pour ceux qui ne sont pas fixés sur leur sort. Le stress, l’impatience gagnent le terrain. On espère que le Gouvernement donne la semaine prochaine, une suite aux concours en suspens.
Nous sommes dans un Etat de droit. Les recrues peuvent aller n’importe où. Tout ce qu’on veut, c’est qu’on donne désormais de la crédibilité à nos concours d’entrée à la fonction publique. Il faut que la justice soit au cœur de tout ce qu’on fait au Bénin. En agissant ainsi, le Gouvernement a rétabli la crédibilité des concours. Aujourd’hui, il y a une désaffection pour les concours, parce que les gens savent déjà que leur sort est scellé. En prenant cette décision, les enfants des pauvres peuvent aller aux concours sans crainte, parce qu’ils savent qu’il y aura plus de justice… »
Patrice SOKEGBE
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