Les lauréats déclarés admis aux concours dits frauduleux et annulés dernièrement au cours du conseil des ministres du jeudi 7 juillet ont manifesté samedi dernier dans la ville de Parakou. Ils ont investi l’entrée sud de Parakou en bloquant la circulation. Une protestation qui complique le cas de l’ancien ministre de la fonction publique Aboubacar Yaya
Ils étaient environ une vingtaine à se réunir pour manifester contre la décision d’annulation des concours jugés frauduleux. Pour les plus part habillés en rouge, ces manifestants ont bloqué le passage dans les deux sens et empêchent les usagers de la route de vaquer à leurs occupations. Les manifestants demandent au gouvernement de revenir sur sa décision puisque tous les « lauréats » ne sont pas admis par fraude. Alertée, la police a dépêché des agents venus disperser les manifestants assis sur la route.
En réalité, le fait que la protestation contre l’annulation de ce concours commence à Parakou, fief et ville natale de l’ancien ministre Aboubacar Yaya réveiller bien de soupçons. Aucun crédit n’est accordé à ce mouvement d’humeur. D’ailleurs les aveux de la dizaine de manifestants gardés au Commissariat central de la cité des Kobourous en disent long. A tort ou à raison, on est porté à dire que c’est l’ancien ministre Aboubacar Yaya, qui avait juré que le gouvernement de Patrice Talon ne pourrait annuler ces concours à polémique, qui serait l’instigateur de ce mouvement. Quand on sait que le gouvernement a à travers le conseil des ministres du jeudi dernier annoncé des poursuites contre les organisateurs de ces, on se dit que cette marche suspecte vient encore compliqué le cas Aboubacar qui risque une poursuite devant la Haute cour de justice.
Expliquant les motivations de la décision d’annulation, le ministre d’Etat a signalé la disparition de copies, de listes d’émargement devant permettre de vérifier les notes obtenus par les candidats déclarés admis. Selon le ministre il y a eu d’énormes irrégularités. Environ 23 défaillances ont été relevées. Tout en annulant ces concours organisés par le régime défunt, le nouveau gouvernement béninois a décidé de leur réorganisation dans des conditions transparentes en associant la Direction de l’office du bac (Dob) et la Direction des examens et concours. Pour Me Tchiakpè, l’avocat des admis au concours, cette décision d’annulation n’est pas juste. L’avocat a menacé de saisir les juridictions compétentes pour obtenir la réintégration de ceux dont l’admission ne souffrait d’aucune irrégularité.
Manfoya HOUNGUE