Patrice Talon a sans doute la magie de reconstruire le Bénin en un quinquennat. Non seulement le Président de la République a foi à sa conviction d’être porté en triomphe à la fin de son unique mandat mais il donne les preuves de sa capacité à y arriver. Ainsi, il ne lui aura pas fallu un trimestre pour désigner les chefs lieux des départements, installer les préfets et mettre en marche la déconcentration des pouvoirs de l’Etat. Les Collines, le Couffo, la Donga, l’Atlantique, le Plateau et l’Alibori ont chacun désormais leurs chefs lieux de départements. C’est une prouesse que n’a pu réaliser Mathieu Kérékou en un quinquennat, ou encore Boni Yayi en deux quinquennats fermes. Ces derniers craignant plutôt le revers politique de la médaille se sont abstenus de forcer le passage face à des soulèvements populaires dans les localités prétendant au statut de chef-lieu.
L’époque de la gouvernance par la rue et sur des humeurs politiques est terminée. Les protestations enregistrées à Savalou à la veille de l’officialisation du nouveau découpage n’ont été que de courtes durées. Il en est de même des remous constatés le temps d’une tournée du Chef de l’Etat à l’intérieur du pays pour prendre le pool de sa réforme politico-administrative. Patrice Talon est resté droit dans ses bottes. En bon stratège, Il a en toute discrétion su trouver les mécanismes pour contenir tout le monde.
Le signe manifeste d’un nouveau départ
Talon a su vite comprendre ce que ces prédécesseurs ont pris du temps à cerner : La décentralisation a un rôle moteur a joué dans le processus de développement du Bénin. A cet effet, on ne devrait pas attendre 2021 pour déterminer les chefs lieux de départements. Cette réforme est surtout attendue pour renforcer l’encadrement administratif du territoire national, de rendre plus visible l’action de l’Etat par l’accélération du processus de déconcentration en vue du renforcement de la décentralisation et de la gouvernance participative. En puisant son courage et sa détermination dans sa volonté manifeste de ne faire qu’un seul mandat, Patrice Talon n’à point eu de mal à vider ce dossier. Avec le même pragmatisme, l’homme du nouveau départ multiplie les performances dans plusieurs secteurs. En cent jours, les reformes de Talon n’ont pas manqué de critiques. Mais elles restent, en dépit de tout, très saluées de tous les acteurs.
Fulbert ADJIMEHOSSOU