Le Garde des sceaux, ministre de la Justice, Joseph Djogbénou, a effectué son grand talk télévisé en prélude aux 100 jours de la gouvernance Talon. Il s’est évertué à mettre en relief les actions consenties par le gouvernement dans son secteur de compétence.
Euloge ZOHOUNGBOGBO
Joseph Djogbénou conçoit bien qu’il serait fantaisiste de dire que tout est rose dans les trois premiers mois de gestion de Patrice Talon. Toutefois, il réalise que des efforts substantiels ont été fournis pour redonner plus confiance à la gouvernance publique. Par exemple, en ce qui concerne les derniers concours organisés par le régime défunt, le ministre de la Justice a laissé entendre que leur annulation rétablit la légalité. Le gouvernement a, a-t-il justifié, semé les germes de l’espérance. « Nous voulons une fonction publique responsable », a martelé le Garde des sceaux. Selon ses propos, ce n’est pas de gaieté de cœur que le gouvernement a décrété l’annulation de ces concours. Il légitime leur annulation par le fait qu’ils sont entachés de fraudes évidentes. « La fraude corrompt tout », a-t-il affirmé. Mieux, dans les explications de Joseph Djogbénou, deux faits majeurs concourent à l’annulation desdits concours. Il y a, selon le ministre de la Justice, le fondement juridique et l’opportunité de l’organisation de ces concours qui sont en cause. Pour le Garde des sceaux, l’annulation de ces concours est de la faute des fonctionnaires de l’Etat qui ont, à travers des actes de fraude, extraverti les conditions d’organisation des concours en République du Bénin. Joseph Djogbénou n’a pas manqué de dire toute la désolation du gouvernement à l’égard des lauréats de ces concours qui viennent d’être annulés. Il a promis que les concours seront à nouveau organisés au moment convenu, dans la mesure de la demande, conformément à la législation. Joseph Djogbénou ne s’est également pas privé de dire à l’égard de la jeunesse que l’entrée à la fonction publique n’est pas la voie ultime pour l’accomplissement de soi.
Des réformes politiques et institutionnelles
Le Garde des sceaux s’est aussi évertué à défendre les conclusions de la commission chargée des réformes politiques et institutionnelles. Il a martelé avec force et conviction que la qualité d’un homme politique est de donner suite à ses engagements. C’est au nom de cette valeur que le chef de l’Etat a, rappelle-t-il, pris la décision courageuse mais salutaire de soumettre ses promesses à une commission, pour avis. Joseph Djogbénou a également noté que les personnalités membres de cette commission sont l’émanation d’une large consultation de la classe politique, ainsi que certains groupes professionnels. Pour le ministre de la Justice, président de cette commission, sa nature est consultative. De ce point de vue, renseigne-t-il, elle n’a à émettre que des avis. Une manière pour lui de répondre aux détracteurs de cette commission.
Une rémunération à la taille de la tâche
Au sujet des 10 millions de rémunération payés à chaque membre de cette commission, Joseph Djogbénou n’y trouve pas d’inconvénient. Il estime que cette rémunération n’est pas exagérée mais conséquente. « Nous l’avons fait et nous l’assumons », a insisté le ministre de la Justice. Selon lui, la qualité des personnalités membres de cette commission laisse le loisir de les rémunérer à cette hauteur. Il fallait le faire, a-t-il dit, pour assurer leur disponibilité totale et pour qu’ils donnent leur avis librement, dans le délai imparti. Pour Joseph Djogbénou, la question est majeure et les solutions sont importantes.