Pour le Bénin, obtenir le classement au Patrimoine mondial de l’Unesco de l’ancien port négrier de Ouidah, situé à 40 kilomètres à l’ouest de Cotonou, est un enjeu essentiel. Ce site, qui a vu pendant trois siècles partir pour les Amériques plus d’un million d’esclaves, est aujourd’hui l’un des atouts du pays pour son développement touristique, et notamment le « tourisme mémoriel », en plein essor au sein de la communauté afro-américaine à la recherche de ses racines.
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Oui mais voilà, le dossier demandant le classement a disparu. Le Bénin aurait mieux fait de commencer par bien le ranger – il a en effet nécessité dix ans de travail. Notre enquête obstinée n’en a trouvé trace dans aucun placard de l’administration du pays.
L’Arbre de l’oubli
Le site de Ouidah est pourtant inscrit sur la liste indicative de l’Unesco depuis 1996. Non seulement la cité, mais aussi la route de quatre kilomètres qui mène à la plage. Un petit rappel historique et géographique s’impose sur les étapes, à Ouidah, de cette traite des Noirs, considérée aujourd’hui comme l’un des plus graves crimes contre l’humanité.
Les esclaves étaient d’abord amenés place Chacha et proposés aux enchères aux négriers blancs. Tous avaient un fort à Ouidah, les Portugais, les Français, les Britanniques et les Danois.
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