La situation est critique pour les Béninois qui ont choisi de s’établir en Algérie. Depuis plusieurs jours, ils sont la cible d’attaques de tous genres. Ceux qui résident notamment dans les villes d’Alger et de Tamanrasset vivent des heures chaudes. Loin de leur patrie, livrés à eux-mêmes, exclus du système de protection des immigrés de leur terre d’accueil, nos compatriotes soufflent le chaud et le froid. A peine installés, ils se heurtent déjà au racisme d’une partie de la population qui emploie les grands moyens pour exprimer leur mépris vis-à-vis d’eux. C’est ainsi que des Béninois sont les cibles d’attaques de groupes organisés qui n’hésitent pas à les dépouiller de leurs biens. Le comble, c’est que leurs assaillants poussent un peu trop loin le bouchon en mettant en danger leur intégrité physique voire leurs vies. Seuls contre tous, nos compatriotes n’ont eu d’autre choix que de demander de l’aide en direction de leur pays d’origine, surtout que la police algérienne ne semble pas prendre la mesure de la situation.
Vivant dans une insécurité totale avec la peur au ventre et la crainte du lendemain, ceux qui sont dans le cas espèrent vivement une main secourable qui viendra des services compétents du ministère des affaires étrangères. Face à ce déferlement de haine, nombre de Béninois ont déjà émis le vœu de rentrer chez eux, mais sans l’appui des services diplomatiques et consulaires, ce souhait ne peut se réaliser. A l’heure actuelle, ils poireautent dans les rues, trainant ce qui reste de leurs bagages et sont dans l’attente que de bonnes nouvelles leur parviendront du gouvernement béninois. Si rien n’est fait pour les délivrer des griffes du racisme et de la xénophobie, le pire serait à craindre. L’idéal serait qu’une mission humanitaire soit déployée en urgence auprès de nos compatriotes sinistrés en terre étrangère afin qu’ils soient pris en charge et rapatriés dans de bonnes conditions.
Face au déferlement de haine envers les migrants dans le Maghreb, le magazine « Jeune Afrique » avait, courant 2004, mené une enquête dans cette partie du continent et avait relevé que « les Noirs s’indignaient d’être les cibles d’un mépris sans nom, essuyant quotidiennement brimades, crachats et noms d’oiseaux ».
Moïse DOSSOUMOU