Le conseil des ministres du mercredi 22 juin 2016 a définitivement tranché le dossier relatif à la fixation des chefs-lieux des douze (12) départements conformément aux dispositions de l’article 6 de la loi n°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l’administration territoriale de la République du Bénin. Un dossier resté longtemps un os dans la gorge des gouvernants précédents qui n’ont pas réussi à se défaire. A cet effet, la ville carrefour, Dassa-Zoumè a été désignée contre vents et marrées pour abriter le chef-lieu du département des Collines.
Par curiosité, j’ai décidé de faire une balade le week-end dernier dans la capitale politique des Collines pour constater de visu l’effectivité de la décision. J’avoue que la perception que j’avais de cette ville a changé tout d’un coup, à l’issu de cette randonnée. J’ai réalisé que c’est vraiment difficile de trouver par exemple à manger et à boire après 22 heures ; j’ai réalisé que ce n’est pas du tout facile de trouver une chambre ou une boutique à louer ; j’ai réalisé que circuler aujourd’hui à Dassa, c’est la croix et la bannière ; j’ai réalisé que la municipalité de cette ville ne fait rien pour rendre attrayant la localité ; j’ai réalisé que sa jeunesse végète dans l’oisiveté ; j’ai réalisé que le natif de Dassa n’aime pas investir dans sa localité excepté quelques uns qui fournissent un effort immense ; j’ai réalisé que l’homme de Dassa (Idaasha, Mahi, …) fuit sa commune. J’ai réalisé qu’en fait tout est à faire en fait, que tout est à bâtir.
D’ores et déjà, il est grand temps que les filles et fils de ce terroir pensent autrement le développement de leur patrimoine commun, Dassa-Zoumè ; il est grand temps que les uns et les autres reformatent leur mentalité rétrograde et investissent suffisamment pour sortir enfin Dassa de la broussaille. L’heure a donc sonné pour que des infrastructures de développement commencent par pousser de la terre comme des champignons de par et là. La commune en a vraiment besoin pour assumer son nouveau statut de chef-lieu.
Autrement, j’ai peur que notre casquette de chef-lieu ne soit qu’une coquille vide ; j’ai peur que dans cinq (5), dix (10) ans que nous soyons en train de trainer encore nos tares d’aujourd’hui ; j’ai peur que notre individualisme, notre haine, notre orgueil, notre égo et notre jalousie sapent dans l’œuf l’espoir qu’a fait naître cette décision. J’ai vraiment peur !
Cet appel mien est également celui de toutes les communes du département des Collines. Autant, il est pour les natifs de la commune de Dassa-Zoumè, autant, il est pour les natifs de Glazoué, de Savalou, de Bantè, de Savè et de Ouèssè. Car, les maux qui annihilent le développement de cette région sont identiques. Sur-ce nous devons saisir cette opportunité qui nous est offerte comme une occasion en or pour affermir notre développement. Cet appel mien est également le vôtre. Réfléchissez-y et agissez.
Michel Kpodonou