Le président Patrice Talon a finalement réussi l’exploit de la déconcentration au Bénin. 17 ans après la promulgation de la loi sur le nouveau découpage territorial, c’est sous le régime de la Rupture, que de nouvelles préfectures ont vu le jour.
Patrice Talon aborde avec courage la mise en œuvre effective de la déconcentration. Le sujet qui a repoussé ses prédécesseurs, depuis janvier 1999, a été traité de manière définitive.
Pour y parvenir, le chef de l’Etat, Patrice Talon, y a mis de la méthode. Prise de contact et échanges avec les leaders des communautés qui revendiquent les chefs-lieux de département, puis, en conseil des ministres du 22 juin 2016, ce qui était impossible depuis plus de 17 ans, devient enfin une réalité. En conseil des ministres, les membres du gouvernement décident de choisir les villes qui abriteront les nouvelles préfectures : Kandi pour le département de l’Alibori, Djougou pour le département de la Donga, Dassa-Zoumè pour les Collines (ce qui n’était pas évident) Pobè pour le Plateau, Aplahoué pour le Couffo et Allada pour l’Atlantique. Ce coup de pied dans la fourmilière a définitivement enclenché le processus de rapprochement de l’autorité de l’Etat des collectivités territoriales et des administrés. Tel était l’esprit de la loi 97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l’administration territoriale de la République du Bénin.
Une performance salutaire
Le chef de l’Etat et ses ministres font coup double sur le chantier de la déconcentration. Au même moment qu’ils procèdent à désignation des chefs-lieux des six nouveaux départements, les membres du gouvernement désignent les douze préfets. A certains endroits comme à Dassa, le critère de fils du terroir n’a pas été le facteur déterminant pour la nomination. De sorte que c’est un fils de Savalou, localité en rivalité avec Dassa pour abriter la préfecture, qui a été nommé pour exercer l’autorité de l’Etat dans ce nouveau département. Les remous des uns et des autres se sont limités aux murmures. Depuis le 22 juin dernier, le Bénin compte réellement douze préfectures à la tête desquelles sont nommés 12 préfets de département. En somme, la vitesse avec laquelle le gouvernement de Patrice Talon a conduit ce dossier est très salutaire et augure une nouvelle ère auprès des partenaires techniques et financiers, qui, se préoccupent du vécu quotidien des populations par le biais de la décentralisation et de la déconcentration.
Jean-Claude Kouagou