L’arrivée au pouvoir au Bénin du Président Patrice Talon, il y a de cela trois mois est plus ou moins célébrée dans le pays. Au-delà des satisfactions et déceptions des uns et des autres, une question : où est passée l’opposition au nouveau régime ?
Trois mois que le Président Patrice Talon est aux commandes du Bénin.Trois mois qu’il est entré en fonction pour mettre en application son ambitieux programme dit de la rupture ou du nouveau départ. Un petit bilan de ces 90 jours et on soulignera que beaucoup de choses ont été faites par le successeur de Boni Yayi à la tête du Bénin. Appréciant tout cela, certains se disent satisfaits de ce bilan, d’autres parlent de mention passable ou peut mieux faire tandis que d’autres encore le jugent négatif. Mais là n’est pas la question puisque l’on remarque que jusqu’ici il n’y a pas d’opposition réelle au pouvoir de Patrice Talon. Certes, il y a quelques critiques comme celles de l’ancien ministre de l’intérieur Benoît Dègla, qui a invité les Béninois à la veille citoyenne à l’occasion des cents jours du régime de la rupture ; mais il n’y a pas de déclaration fracassante de la part d’une véritable opposition. Pour expliquer cet état de choses, on fera observer que les anciens membres du pouvoir Fcbe et alliés sont dans l’expectative puisque ne sachant pas quoi faire pour critiquer l’actuel régime. N’empêche, certains amis, collaborateurs, courtisans, griots, profiteurs et cadres de l’ancienne majorité ont déjà retourné leurs vestes en intégrant sans honte le système Talon. Et puis, il faut comprendre le silence des pro-yayi par le fait qu’on craint d’être épinglé à tout moment, à toute acte de critique du nouveau pouvoir à cause des scandales ou forfaitures ayant conduit le Bénin dans un marasme économique et financier. Qui est fou ? Qui est con ? Enfin, les Béninois pouffent de rire en ne voyant toujours pas Martin Rodriguez jouer son rôle d’opposition comme il avait eu à le dire après avoir annoncé la création de son parti. Idem pour Laurex Ajavon, l’ancien candidat à la présidentielle de 2016 qui, il y a de cela trois semaines à parler de "Nouveau Retard" en lieu et place du "Nouveau Départ". Dans ce cas, le Président Patrice Talon devrait se frotter les mains puisqu’il n’y a pas d’opposition à son pouvoir. Mais connaissant le chef de l’État, il sait qu’un régime sans opposition risque de s’enliser dans l’autosatisfaction, le laissez-aller, la facilité, le verbiage, la bouffe, etc ... Autrement dit, les erreurs de Boni Yayi peuvent rattraper ceux qui ont mis fin démocratiquement à son système.
Par Marie Soeur Tampily