Assemblée nationale: frustrations dans la majorité de Talon

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Publié le lundi 18 juillet 2016 | Nord Sud

Aux lendemains de l’élection présidentielle dernière qui a consacré la victoire de Patrice Talon, la configuration politique de l’Assemblée nationale a changé. Le président de la République a acquis une majorité confortable mais pas pourtant pour lui permettre d’opérer certaines réformes. Mais depuis quelques jours, ça murmure au niveau de certains députés qui ne digèrent pas la gestion faite de cette majorité.
« Il ne faut pas mourir pour quelqu’un qui n’est pas prêt à mourir pour vous (…) Tel le président de la République nous gère, ce n’est pas bien. Mon chef de parti, nous a dit au bureau exécutif que c’est notre régime et qu’il faut soutenir la réforme du mandat unique. Mais moi j’ai clairement exprimé mon opposition. Imaginez que depuis, le Président de la République ne nous a pas rencontré une seule fois pour nous échanger avec nous. Il discute avec Président de l’Assemblée et ce dernier vient nous dicter les choses au Parlement. Or c’est nous, ses soutiens et les réformes, c’est nous qui devrions les porter. Si nous optons pour un mandat unique, on aura toujours des présidents trop libres comme l’est Patrice Talon. Un président trop indépendant et sans considération pour les élus du peuple que nous… » Voilà quelques morceaux d’une discussion à bâton rompu que nous avons eu avec un député de la majorité de Patrice Talon il y a quelques jours. Pour le moment, nous taisons l’identité de ce député qui est un des pères géniteurs du « régime de la Rupture » et garde ses idéaux dans les tripes. Cette opinion, plusieurs députés comme lui le partagent mais n’arrivent à l’extérioriser pour le moment. Certains osent le souffler juste dans leurs cercles restreints.
En clair, ça bourde au sein de cette majorité difforme et dissonante d’environ une cinquantaine députés. Dans cette majorité à géométrie variable, se trouve les soutiens primaire du Président de la République, les transfuges des Forces cauris pour un Bénin émergeant (FCBE), les soutiens à double vitesse du PRD et les députés ayant soutenus Sébastien Ajavon au premier tour du scrutin qui veulent se muer en une minorité de blocage à l’interne de la mouvance Talon.
Certains députés de cette mouvance Talon, ce traitement à eux infliger par le Président de la République ne s’explique pas quand on apprend qu’avec les députés du PRD, soutiens de la 25ème heure, c’est le parfait amour. Leur président de groupe parlementaire Augustin Ahouanvoébla aurait été rencontré par le Président et le courant circulerait plus facilement outre les bons rapports perceptibles entre Adrien Houngbédji et le Chef de l’Etat.
Ainsi, Talon a intérêt à contenir cette majorité hétéroclite s’il tient à faire les réformes sur lesquelles, il est très attendu.
Amèdé MAHOUTONKPE