Ils ne se font plus entendre. Ils ont choisi de se taire, laissant Patrice Talon gérer le pays comme il l’entend. Ils, ce sont les caciques des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), ce creuset de partis et de mouvements politiques qui ont soutenu les actions de Boni Yayi, ex-Président de la République du Bénin. Pour M. Eugène Azatassou qui en est le Coordonnateur national, l’option ainsi faite par les Forces cauris pour un Bénin émergent ne doit en aucun cas connoter la peur de parler. Elle est tout simplement stratégique.
«…En nous taisant, nous avons voulu atteindre deux objectifs. Premièrement, laisser le gouvernement en place travailler. Deuxième rassembler les éléments nécessaires qui nous permettront de faire la comparaison entre ce que nous avions fait et ce que fait le régime actuel. Il n’est pas question pour nous de faire à chaque fois des déclarations à la presse de façon à ce que les gouvernants perdent pieds. Il faut les laisser appliquer ce qu’ils ont prévu faire, surtout que c’est à l’œuvre qu’on connaît l’artisan. Et c’est par rapport à cela que nous pouvons apprécier et réagir. On ne peut pas déterminer l’orientation globale de l’action gouvernementale avant une certaine période critique. Et c’est pour cela que nous avons jugé utile de garder une certaine réserve. Mais nous ne nous sommes pas empêchés de dire de temps en temps un mot à chaque fois que l’occasion se présentait », a expliqué M. Azatassou.
Contrairement à ce qui est dit, les Fcbe en tant que creuset politique existe et se porte très bien. C’est du moins ce qu’a révélé son Coordonnateur national. « Nous avons certes perdu le pouvoir, mais le noyau Fcbe est toujours là prêt à agir, à émettre son avis sur la manière dont le pays est gouverné », a dit M. Azatassou. Analysant justement cette gouvernance, M. Azatassou a dit que « ce qui est en train de se passer aujourd’hui à la tête de l’Etat est carrément une idéologie biaisée qui prône le libéralisme sauvage, le libéralisme à outrance ». « Ce libéralisme, tel qu’il est appliqué ne fait plus recette sous aucune contrée », a déclaré très inquiet pour la République M. Azatassou. Face à cette forme de gouvernance qu’il qualifie de dérive, M. Azatassou a averti que « les Forces cauris pour un Bénin émergent ne resteront pas les bras croisés ». C’est donc sans détour qu’il a annoncé que « les Fcbe se concerteront sous peu pour proposer au peuple béninois une autre alternative qui est beaucoup plus penchée sur le social parce que le développement doit être d’abord sur l’homme et non pour amasser de l’argent et le distribuer entre copains ».
Pas de politique de chaise vide
Sur les grands dossiers de la Nation, les Fcbe ne resteront plus atones. Pour M. Azatassou, la participation des Fcbe aux travaux de la commission technique chargée de faire des propositions dans le cadre des réformes institutionnelles et politiques envisagées par le Président Patrice Talon est une preuve de son engagement à ne pas pratiquer la politique de la chaise vide quand bien même le pouvoir a changé de main. Pour ce qui est de l’avenir de ce creuset politique qui a soutenu les actions du Président Boni Yayi, M. Azatassou s’est voulu très rassurant. « Nous allons tenir bientôt une assise qui analysera la situation qui prévaut dans notre pays. Cette assise examinera l’orientation donnée au développement de notre pays en ce moment et nous allons nous prononcer sur la question de savoir si nous sommes de l’opposition ou de la mouvance », a dit Eugène Azatassou.
Affissou Anonrin