Anticipation sur les mouvements sociaux : Talon a besoin de rencontrer les syndicats

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Publié le mercredi 20 juillet 2016 | La Presse du Jour

© Autre presse par DR
Patrice Talon

La trêve présidentielle de Patrice Talon s’annonce plus courte que celle de son prédécesseur. Pour éviter d’avoir à gérer des débrayages, le Chef de l’Etat a besoin de rencontrer dans les meilleurs délais les partenaires sociaux.

La gouvernance du nouveau départ risque de s’offrir des occasions de distraction ou de gestion de bras de fer assez sérieuses s’il n’anticipe pas sur certaines situations. Les partenaires sociaux sont mécontents du gouvernement de Patrice Talon et le disent déjà de façon à peine voilée. Si tous les premiers responsables syndicaux ne le disent pas encore avec la hargne habituelle, au sein de leurs regroupements, la grogne est réelle. Et pour certains, le comportement du gouvernement frise le mépris. A entendre plusieurs personnes parmi eux, les syndicalistes auraient beaucoup fait pour l’avènement du régime de la rupture. Mieux, ils maitriseraient plusieurs dossiers et ne comprendraient pas que les nouveaux dirigeants se comportent comme des gens qui ont la science infuse et qui maitriseraient tout.

Pour ce faire, ils affûtent leurs armes et ils risquent de perturber le gouvernement dans sa démarche. Pour des questions de susceptibilité, les syndicalistes peuvent bien fatiguer le gouvernement en organisant des débrayages pour payement de diverses primes. Déjà, la plupart dénoncent le traitement fait aux membres de la commission en charge des réformes constitutionnelles. Il ne faut donc pas que le gouvernement les laisse engager un bras de fer pour réclamer des primes impayés par le régime défunt sous prétexte qu’il y a de l’argent. Car, lorsque cela démarrera, le gouvernement n’aura plus la paix pour engager ses différentes activités. Il vaut mieux éviter d’avoir les syndicalismes à dos. Car, c’est le gouvernement qui a besoin de donner un résultat. On a déjà vu cela par le passé et bien des membres du gouvernement le savent. Les syndicalistes ont observé des mois de grève et c’est le gouvernement et les citoyens qui en ont subi les conséquences. Tout ceci à pesé dans le refus de confiance aux acteurs de l’ancien régime. Le Président Talon gagnerait à rompre avec l’ancienne habitude en anticipant pour écouter les partenaires sociaux et leur faire ses propositions pour que les différents dossiers de la nation soient conduits dans la quiétude, voire avec la contribution de tous.

Junior Fatongninougbo