Plusieurs sujets ont été abordés par le ministre Garde des Sceaux, chargé de la justice et des relations avec les institutions, Me Joseph Djogbénou dans le cadre de l’évaluation des 100 jours du gouvernement de la rupture pour un nouveau départ. Mais les appréciations et autres explications du ministre ont suscité dans l’opinion de vives polémiques justifiées par la mauvaise compréhension qui se dégage de ces sujets.
Plusieurs critiques ont fusé au lendemain des sorties médiatiques du ministre Joseph Djogbénou. Et pour cause. La diversité des sujets abordés et leur complexité y ont largement contribué, surtout lorsqu’on connait la qualité d’appréciation du commun des Béninois, à la fois curieux et fouineurs.
En effet, les questions auxquelles le ministre Djogbénou a tenté de répondre ont trait au bilan des 100 jours de gouvernance sous l’ère de la rupture, les émoluments ou traitements des membres de la commission chargée des réformes politiques et institutionnelles qu’il a l’honneur de présider et surtout, la gestion qu’il fait et entend faire du secteur de la justice dont il a la charge. La perspicacité avec laquelle le ministre a répondu aux préoccupations des journalistes témoigne de sa capacité intellectuelle à aborder avec facilité et aisance, tous les problèmes soulevés. Sa vision des choses, souvent puisée du projet de société du président Patrice Talon et qui a suscité l’adhésion populaire montre combien le Garde des Sceaux constitue un pion important du système mis en place par le gouvernement de la rupture. Il ne peut d’ailleurs en être autrement quand on sait que celui-ci est un habitué du discours qu’on pourrait qualifier d’enthymème, c’est-à-dire l’argumentation logique.
Le tollé qu’a provoqué sa déclaration montre à quel point les Béninois tiennent à l’implication de ce jeune politique aux côtés d’un homme d’Etat hors pair.
Il faut tout de même reconnaître à la vérité que le domaine qui est le sien est d’autant plus sensible que les réformes annoncées et qui touchent les volets politique et institutionnel relèvent quasiment de sa compétence. C’est tout de même d’un expérimenté de la chose politique qu’il s’agit ; Me Joseph Djogbénou a d’abord été un parlementaire avant d’être sollicité à ce poste qui ne lui est nullement étranger.
Praticien de la justice, ce portefeuille lui sied à merveille. Ce qui peut lui être reproché, c’est le niveau très relevé auquel il porte les débats et la délicatesse de ses réactions, souvent inspirées de ses années d’expérience aussi bien dans le domaine de la justice qu’en politique.
Les réactions enregistrées au lendemain de sa sortie médiatique, loin d’être considérées comme une cabale, sont justificatives de la plus grande attention que les Béninois portent à ces questions aussi sensibles que délicates.
« Ce n’est qu’à un arbre qui porte des fruits mûrs qu’on jette des pierres », dit l’adage. C’est dire autrement que l’intérêt que suscitent les sorties du Garde des Sceaux présage de la qualité d’homme qu’il est, pour ce qui concerne sa grande culture et la fertilité de son intelligence à saisir, à comprendre et à trouver les réponses idoines qui pourtant, sont inspirées du projet pour lequel plus de 65% de Béninois ont voté.
Pour le ministre Djogbénou, ces réactions notées ça et là apportent une source supplémentaire à son inspiration et constituent un ferment qui favorise une meilleure compréhension, une appréhension avantageuse des questions d’Etat. Nul n’est parfait dit-on et tout homme est perfectible. Mais il faut du temps au peuple pour s’habituer à la nature des réactions du ministre qui plus est un agrégé de Droit public, pour s’harmoniser et s’accoutumer à lui, dans les méandres de ses analyses aussi profondes et dignes d’un universitaire. En fait de critique des attitudes enregistrées au lendemain de sa fameuse sorite médiatique, c’est d’un recul savant qu’il s’agit pour mieux saisir le sens profond de chaque phrase prononcée par le ministre de la justice qui élève peut-être un peu trop, le niveau des débats qu’il aborde dans une démarche pédagogie claire.
Félix MAHOUGNON