Abomey - Nos pénitenciers ne tiennent pas sur plusieurs plans dans leur rôle premier, a confié à l’ABP, Hubert Arsène Dadjo, Directeur de l’administration pénitentiaire et de l’assistance sociale.
«Le rôle premier des prisons, c’est d’abord de retirer du «circuit» l’individu qui a enfreint aux règles sociales, c'est-à-dire le sortir de l’ensemble de la couche saine des citoyens et de le garder au lieu ou théoriquement on prévoit à sa resocialisation», a expliqué Hubert Arsène Dadjo.
«Malheureusement, nos prisons ne jouent pas ce rôle car les citoyens béninois condamnés sont retirés mais leur réinsertion n’est pas garantie en raison des conditions dans lesquelles ils sont détenus», s’est inquiété le directeur de l’administration pénitentiaire.
La surpopulation de nos prisons et l’inexistence d’activités pouvant permettre aux détenus de s’amender et d’acquérir des connaissances, des compétences susceptibles de permettre leur réinsertion sociale sont des problèmes à résoudre afin que nos pénitenciers se retrouvent pleinement dans leur rôle, a relevé Hubert Arsène Dadjo.
Aussi, les prisons coûtent extrêmement chères à l’Etat béninois, a-t-il fait remarquer car les détenus ne sont pas productifs.
«On les prend, on les garde. Quand ils sont malades, on les soigne, on pourvoit à leurs besoins mais en retour, ils ne produisent rien. Cependant, les frais d’entretien des détenus s’accroissent tous les jours. Figurez-vous qu’à la date d’aujourd’hui par exemple pour le budget 2016, l’Etat a investi plus de trois milliards de F CFA, pour nourrir les détenus», a confié le magistrat Hubert Arsène Dadjo.
Selon Hubert Arsène Dadjo, l’Etat béninois a pris conscience de la situation et a entamé une politique de construction de nouvelles prisons équipées, dotées d’ateliers où les détenus pourront exercer différents métiers et se rendre productifs.
Ces actions sont incluses dans le Programme national de développement du secteur de la justice, a-t-il soutenu.
Un programme qui prend en compte la construction de nouvelles prisons, à en croire a déduit l’administrateur pénitentiaire.
ABP/IA/DKJ