Le candidat de l’Alliance républicaine (FCBE, RB et PRD) aux dernières élections présidentielles Lionel Zinsou était hier l’invité de Philippe Meyer dans l’émission thématique « l’Esprit public » de la Radio France culture. Dans cette émission qui abordé la question du développement économique de l’Afrique, l’ancien premier ministre de Boni Yayi battu par Patrice Talon fait un retour sur son expérience de l’aventure électorale au Bénin sans oublier les intrigues et coups reçus…
« Une tragédie grecque », c’est ainsi que Lionel Zinsou arrivé en tête du premier tour du scrutin présidentiel mais battu par Patrice Talon au second tour qualifie son « aventure politique » au Bénin. Selon ce banquier d’affaires franco-béninois, il a été un jouet du destin car pendant longtemps, il refusait un poste de premier ministre au Bénin. Mais à la fin, « j’étais devenu premier ministre par sentiment de devoir » a expliqué l’invité qui perçoit la chose tel quelqu’un qui faisait son service militaire. Le candidat malheureux aux dernières élections présidentielles affirme « je n’étais pas parti pour être premier ministre et devenu candidat » mais face aux principes d’éclatement dans le parti présidentiel et dans les autres grandes formations politiques quant au choix d’un candidat, il fallait quelqu’un qui fasse l’unanimité malgré les primaires, d’où sa candidature. Ce serait un désordre considérable s’il ne venait pas avance –t-il. Lionel Zinsou observe que parmi les 32 candidats, il y en avait qui étaient candidats justes pour faire « leurs petits commerces électoraux ». Mais lui qui était venu au crépuscule d’un système et qui devrait être un peu détaché devrait assumer un héritage controversé. «Vos adversaires sont vierges bien qu’ils aient pactisé avec le pouvoir 8 années sur les dix » a martelé Lionel Zinsou. Pour ce dernier neveu de l’ancien président de la République Emile Derlin Zinsou , il était vacciné contre toutes attaques qu’il a reçu pendant son aventure. Les « médisances » à son égard pendant la campagne ne l’étonnaient guère. Certes le thème « recolonisateur » a marché contre lui atteste-t-il mais il rejette l’hypothèse d’être un filon de la Francafrique surtout que les agrégats macroéconomiques du Bénin ne suscitent pas encore un grand intérêt pour la France. Ce métis pense qu’on a été raciste contre lui, mais c’est l’effet inverse qui s’est produit. Parlant de la démocratie béninoise, Lionel Zinsou affirme qu’elle est à l’image de celle française. Des débats de la vie nationale se font, la campagne électorale même si « les résultats ne sont pas exactement ce que les gens ont voté ».
A la question des animateurs de l’émission de savoir si le candidat de l’Alliance républicaine continuerait son activité politique, ce dernier a répondu qu’il travaillerait à créer de la richesse pour le Bénin et les pays d’Afrique que de faire de la politique politicienne.
Raoul HOUNSOUNOU